A l'heure actuelle, il est quasi-impossible de convertir le dinar. Cette métamorphose monétaire, chose qu'ignore plus d'un de ceux qui la réclament, dépend de l'évolution de l'économie et de la compétitivité. Trois facteurs nécessaires doivent conduire à la possibilité de convertir la monnaie nationale. Le processus devra reposer, a priori, sur une économie diversifiée, une condition sine qua non pour toute convertibilité d'une monnaie. Chose qui relève de l'impossible pour le cas de l'Algérie dont l'économie demeure dépendante exclusivement des hydrocarbures. Le second facteur étant une garantie d'une parfaite confiance en la monnaie nationale. Cela suppose la levée de tous les garde-fous et assurer ainsi des mesures de contrôle, de surveillance et de suivi des plus draconiennes. Pour un système financier algérien en cours de métamorphose, se conformer aux normes internationalement admises, la levée des garde-fous s'avère être simplement une véritable aventure. Quant à la troisième exigence, pierre angulaire de la convertibilité d'une monnaie, elle concerne l'ouverture du compte capital. La libération du compte capital obéit inévitablement à l'économie de chaque pays. Dans le cas de l'Algérie, «il est décidément quasi impossible, car cela doit être dicté par une économie diversifiée». C'est ce qu'a laissé entendre, hier, le ministre délégué à la Réforme financière, Karim Djoudi, lors d'une conférence de presse tenue au ministère des Finances. L'Algérie demeure, incontestablement, dépendante de la manne pétrolière, ce qui veut dire que la libération de son compte capital n'est pas «sujet d'actualité». L'équation n'est pas si facile. La force de chaque maillon de la chaîne dépend de l'autre; la convertibilité du dinar dépend de la libération du compte capital ainsi que d'une économie diversifiée proprement dite. Celle-ci constitue de même une condition pour la libération du compte capital de chaque pays. Il faut dire que l'ouverture du compte capital n'est jamais similaire à la libération des transactions courantes. Pour cette opération, l'Algérie, rappelons-le, a adhéré à l'article 8 de 1997 du Fonds monétaire international (FMI), selon lequel les pays signataires doivent libérer les transactions courantes, à savoir les services et le commerce. Le ministre délégué à la Réforme financière annonça dans la foulée la pré-qualification de six banques de renommée mondiale pour la privatisation du CPA. Il s'agit, entre autres, de la banque française BNP Paribas et du Crédit agricole. «Cela nous permettra d'assurer plus de concurrence et d'offres de service, mais aussi de booster le processus de modernisation du système budgétaire», expliqua Karim Djoudi. Quant aux facteurs déclencheurs des scandales bancaires, l'orateur citera trois principaux agents. Il s'agit d'un engagement exagéré au profit d'un débiteur, un financement accru d'un secteur d'activité ainsi que l'absence de normalisation et de sécurisation des instruments de paiement.