Même si le champ médiatique reste verrouillé et l'activité partisane sur terrain soumise à des restrictions, le mutisme du FFS reste incompréhensible. Un vent de contestation souffle sur le FFS. Les mouvements de dissidence se succèdent et se ressemblent. Cette fois, ce sont les militants qui s'en prennent à la direction nationale du parti, jugée inapte. Le congrès national attendu depuis l'année dernière tarde à se tenir. Le climat ne sied pas. Evoluant en marge des événements qui secouent la vie politique nationale, ce qui n'est d'ailleurs pas dans ses moeurs, le plus ancien parti de l'opposition s'est replié sur lui-même. Laissant le champ libre aux autres acteurs politiques qui usent d'un forcing pour s'imposer sur le terrain. L'année 2007 sera celle des élections et donnera l'occasion d'évaluer les forces politiques présentes sur le terrain. Même si le champ médiatique reste verrouillé et l'activité partisane sur terrain soumise à des restrictions, le mutisme du FFS reste incompréhensible. L'activité de proximité, cheval de bataille de cette force politique, est réduite à sa plus simple expression, voire même inexistante. En effet, rien n'empêche les cadres du parti de mener des campagnes de sensibilisation et de mobilisation de la base militante et de maintenir le contact avec les milliers de sympathisants qui ne comprennent pas cet immobilisme au moment où le pays vit une transition décisive pour l'avenir de la nation. La démocratie a perdu beaucoup d'espaces, c'est un constat concret et réaliste. Seuls quelques partis politiques, à l'image d'El Islah de Djaballah et du PT de Louisa Hanoune, tentent de «coller» à l'actualité en mettant sur pied des manifestations qui suscitent l'intérêt des citoyens plus que les militants malgré des problèmes internes à chacune des forces politiques. Sans parler des maîtres du jeu politique que sont les trois partis de la coalition présidentielle qui dominent les débats et se livrent une rude concurrence en vue d'un replacement adéquat sur la carte politique et dans les institutions de l'Etat. Les sénatoriales ont donné un aperçu de ce que pourraient être les batailles électorales qui s'annoncent à l'horizon. Face à cette lutte acharnée pour s'approprier les espaces d'exercice des projets politiques partisans, le FFS donne l'impression de se suffire du statut d'observateur de la scène. Un rôle qui ne sied pas à une force politique de l'envergure du parti d'Aït Ahmed. Les démocrates ont des tâches plus importantes à tenir pour accompagner l'Algérie dans son évolution vers plus de libertés et de justice. Mais il semble que l'appréciation faite par le président de la République au sujet de cette opposition qu'il a jugée inerte, soit confirmée. La lutte politique s'exerce et s'est exercée même dans des conditions plus hostiles. Au temps de la clandestinité, des partis politiques ont su s'imposer sur l'échiquier avec des moyens dérisoires. Il suffit, pour cela, d'avoir des convictions enracinées et la farouche volonté de militer.