Notre comédien s'est vu interpeller par cet extrait du film L'opium et le Bâton: «Ali mout waqaf!» L'AEF (Association des enseignants de français) de la wilaya de Tlemcen, a invité notre grand artiste Sid-Ali Kouiret, lundi dernier (18/12/2006), à lire le texte de la dictée destinée aux adultes, dans une ambiance bon enfant. Le lendemain, Sid-Ali Kouiret a fait une randonnée touristique à travers la wilaya de Tlemcen où il a pu visiter la ville de Béni Snouss à la frontière algéro-marocaine. Cette ville est connue pour l'organisation annuelle de la fête de Yennayer où la population déambule dans les vieux quartiers avec des déguisements en animaux. Cette fête appelée «irad», a eu beaucoup d'échos chez les hommes de théâtre, en particulier chez Ali Abdoun, responsable de la troupe théâtrale «El Afsa» qui a interprété plusieurs fois cette scène, patrimoine ancestral. Lors de sa promenade dans les ruelles du vieux Tlemcen, Sid-Ali Kouiret a été reconnu et interpellé par des admirateurs, vieux et jeunes, qui lui ont lancé cet extrait plein de significations du film L'opium et le Bâton: «Ali mout waqaf!» (Ali meurt debout). A propos de ce grand film tiré du roman de Mouloud Mammeri, la Maison de la culture, qui n'a pas encore résolu le problème de l'appareil de projection en 35 mm, a organisé une projection de ce film, suivie d'un débat. L'auditoire, peu nombreux, qui a assisté à cette projection en DVD, a posé beaucoup de questions à Sid-Ali Kouiret qui a répondu aimablement à toutes les personnes qui ont profité pour prendre des photos-souvenirs avec ce grand artiste de théâtre et de cinéma. L'Expression a profité de cette rencontre amicale pour l'interviewer. L'Expression: M.Sid-Ali Kouiret, nous avons remarqué lors de votre prestation dans ce grand film, l'Opium et le bâton, que vous êtes très naturel dans vos interventions, surtout lors de votre discussion avec Trintignant. Sid-Ali Kouiret: Votre jugement est intéressant, car nos maîtres Bachtarzi, Mustapha Kateb, nous ont dit que c'est le spectateur qui vous note...Le rôle d'Ali «le martyr», je l'ai choisi et j'ai joué avec mes tripes. Lorsqu'on joue avec de grands artistes étrangers, on cherche à faire honneur à notre patrie qui nous a tant donné. Sur le plan historique, ce film a démontré que Thala a été le poumon de la lutte de Libération. Qu'en pensez-vous? Je ne suis pas historien, mais sachez que certains ont critiqué le film et l'ont considéré comme un western! Mes collègues Abdelhalim Raïs, Bachtarzi, Rouiched, Mustapha Kateb, Hassen El Hassani (Boubagra) ont inscrit ce film comme repère historique, comme celui de Lakhdar Hamina Chronique des années de braise. Un jeune cinéaste pose la question à Sid-Ali Kouiret, lui demandant combien de caméras ont été utilisées pour le film L'Opium et le bâton. Le héros de ce grand film algérien s'est penché sur ce jeune handicapé et lui a confié qu'il vient de réaliser un film avec une seule caméra et de l'encourager: «Invite-moi, je viendrai jouer dans ton prochain film...» En sortant de la salle de projection, M.Bendimered Kamel, ancien journaliste, qui a été le principal animateur de cette soirée cinématographique, nous a confié: «C'est une expérience originale, unique et exaltante en Algérie. Sid-Ali Kouiret a estimé qu'il a joué ´´le rôle le plus difficile´´ de sa carrière en faisant la dictée, mais en même temps qu'il a rarement vécu «une aventure aussi enrichissante».