Les pharmaciens d'officine, les exploitants libres des stations-service, les vétérinaires, les officiers de la marine marchande, les professeurs d'université replongent dans le tourbillon de la protesta. C'est le branle-bas général à l'orée de l'année 2007. Le front social s'agite. L'atmosphère est grisâtre. Les travailleurs de certains secteurs sensibles menacent de déclencher incessamment des débrayages. Les secteurs qui ont connu une certaine accalmie reviennent avec force pour faire valoir leurs revendications socioprofessionnelles. Les exploitants libres des stations service, les vétérinaires-fonctionnaires de l'administration publique, les officiers de la marine marchande, les professeurs d'universités ainsi que les pharmaciens replongent ainsi dans le tourbillon de la protestation. Ces derniers comptent fermer toutes les officines à travers le territoire national si leurs doléances ne sont pas prises en charge d'ici au premier trimestre 2007. Les pharmaciens réclament l'augmentation des marges bénéficiaires appliquées aux médicaments «comme promis par le ministre du Travail et de la Sécurité sociale». Les vétérinaires haussent également le ton et annoncent que la permanence pour la fête de l'Aïd ne sera pas assurée cette année, une première depuis treize ans. Un arrêt de travail sera observé, à cet effet, le jour de l'Aïd. Les vétérinaires ne comptent pas lâcher prise puisqu'ils organiseront des grèves et des sit-in à travers le territoire national à partir du mois de janvier prochain. Cette corporation dénonce, selon les syndicalistes, la non-évolution du projet de décret du régime indemnitaire de la profession depuis la dernière rencontre avec le ministère de l'Agriculture. Idem pour les 800 exploitants libres des stations-service qui ont brandi la menace de grève à partir de janvier 2007 si les autorités concernées ne prennent pas en considération leurs doléances. Outre la concession des stations-service, principale revendication, cette corporation exige l'arrêt total des «mesures de rétorsion et des pressions de l'entreprise Naftal sur les exploitants libres en vue de leur arracher la signature de son contrat». Les exploitants libres des stations-service ont décidé, à l'unanimité, la mise en place d'un moratoire de trente jours suivi d'un préavis de grève de quinze jours à partir du 15 janvier. Au cas où la menace est mise en exécution, c'est un pan de l'économie nationale qui prendra un sacré coup. Ces perturbations interviennent, faut-il le dire, au moment où la doléance sur la revalorisation salariale a été satisfaite et réglée dans le cadre de la tripartite. Pourtant, l'objectif assigné à celle-ci mais aussi à la signature du pacte économique et social était celui de répondre à une grande finalité: celle de consolider la paix sociale. Chose qui laisse dire que les résultats de la tripartite sont, semble-t-il, insuffisants pour endiguer le mécontentement des travailleurs. Dans un autre chapitre et pas des moindres, l'inextricable problématique qui concerne les collectivités locales n'a toujours pas trouvé de solution idoine pour en venir à bout. Emeutes, manifestations, échauffourées suivies d'arrestations émaillent le quotidien des populations dans certaines communes du pays. Pas plus tard qu'avant-hier, le ton était à l'indignation dans plusieurs communes de l'ouest du pays qui se sont réveillées sous les cris de colère des chômeurs qui ont bloqué la route et pris d'assaut le siège de leur APC pour dénoncer «la mauvaise gestion» des affaires de la commune. Ces exemples illustrent bien le marasme dans lequel baignent ces structures locales et qui influent négativement sur les populations. Une situation qui se compliquera davantage, notamment avec la mise en oeuvre du processus de privatisation qui, selon la porte-parole du Parti des travailleurs, constitue une menace sérieuse sur les postes d'emploi. Même schéma en ce qui concerne les futurs bénéficiaires des logements prévus dans le cadre de l'Aadl qui ne cessent de manifester leur mécontentement quant au retard «énorme» accusé dans leur livraison. Ces derniers prennent leur mal en patience. Mais comment désamorcer la grogne sociale? Une question qui s'impose d'elle-même face à une population et des travailleurs qui ne sont pas, semble-t-il, prêts à abandonner facilement la requête.