La polémique de certains Etats européens à propos du bouclier antimissile américain en Pologne et en Tchéquie, cache une bien étrange lutte d'intérêts. La question de l'installation d'un bouclier antimissile en Europe, plus précisément en Pologne et en Tchéquie, annonce-t-elle le début d'une crise entre la Russie et l'Otan et plus spécialement entre la Russie et les USA? C'est le sentiment qui a prévalu, à l'issue de la réunion du Conseil de l'Atlantique Nord élargie à la Russie, qui s'est tenue jeudi, au siège de l'Otan à Bruxelles. Dans la matinée, ce sont les alliés, réunis au niveau des ambassadeurs qui ont, selon les déclarations du secrétaire général de l'Organisation, M.Jaap de Hoop Scheffer «scellé leur accord sur la mise en place de ce bouclier, type américain». Il a affirmé que les 26 alliés «ont la même perception de la menace balistique et ont accepté l'installation de 10 rampes de fusées en Pologne et le système des radars en Tchéquie». Mais le SG a reconnu, sous les questions des journalistes de la presse internationale, que de sérieuses divergences existent avec la fédération de Russie qui s'est joint à la rencontre dans l'après-midi. «Les Russes restent sur leur position de crainte -et de refus- nous n'avons pas avancé», a-t-il déclaré en substance, avant d'ajouter «nous continuerons à convaincre nos amis russes, notamment lors de la prochaine session des ministres des Affaires étrangères qui se tiendra à Oslo, en Norvège, les 26 et 27 avril prochains.» Mais les précautions du langage diplomatique du patron de l'Otan n'ont pas convaincu les nombreux journalistes et observateurs politiques, quant à une crise politique qui risque de miner tout ce qui a été construit avec la Russie, notamment dans le cadre du Partenariat stratégique. Au-delà de ces désaccords politiques avec les Russes, «l'histoire» de l'installation de ce bouclier antimissile, comme les attitudes des hauts responsables européens, tels les Français qui ont fait montre d'hésitation, voire de critique du gouvernement conservateur de Pologne pour avoir accepté, si facilement, d'offrir le site pour l'installation du bouclier antimissile américain chez eux, est, en vérité, une vraie manipulation politique. Pourquoi? L'Union européenne a versé hier 66 millions d'euros à l'Unrwa, l'agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés de Palestine. Cette aide, pour l'année 2007, fait partie des 264 millions d'euros que l'UE a décidé d'apporter au budget de l'Unrwa pour la période 2007-2010. Le protocole formalisant l'octroi des 66 millions d'euros a été signé par John Kjaer, chef du bureau d'assistance technique de la Commission européenne à Ghaza et en Cisjordanie, et Filippo Grandi, commissaire général adjoint de l'Unrwa, lors d'une cérémonie au camp de réfugiés palestiniens de Qalandya près de Ramallah. L'UE est l'un des principaux donateurs de l'Unrwa qui assiste quelque 4,4 millions réfugiés palestiniens en Cisjordanie, dans la bande de Ghaza, au Liban, en Syrie et en Jordanie.