Des entreprises comme la Snvi, Saidal, l'Enie bénéficieront de l'appui de l'Etat pour être compétitives. Après plusieurs années d'hésitation, l'Etat entend se doter d'une stratégie industrielle. Le projet en question sera adopté par le gouvernement dans les prochains jours. Le ministre des Participations et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, avait déclaré dernièrement que l'étude en préparation sur la nouvelle stratégie devrait être achevée la première semaine du mois en cours pour pouvoir tenir ensuite une réunion nationale sur ce thème dont «dépend l'avenir de la nation», a-t-il dit. Dans une récente déclaration à la presse, le ministre avait précisé que des assises nationales de l'industrie se tiendront après l'examen, début 2007, par le gouvernement du document «Stratégie et politiques de développement de l'Industrie», élaboré par des experts nationaux. Cette stratégie industrielle a pour objectif l'intégration au marché régional et mondial comme élément central en matière de choix stratégique et qui serait axée sur la promotion des produits primaires et ceux à forte valeur ajoutée ainsi que la sauvegarde des capacités nationales de substitution à l'importation. Les branches ciblées concernent toutes les branches technologiques: industrie mécanique, électronique et sidérurgie, chimie et pharmacie, biens d'équipement et véhicules industriels, agroalimentaire. Les pouvoirs publics disposent de ressources financières suffisantes pour mettre à niveau ces branches. Elle consiste également, selon les premières indications, à remettre à niveau une centaine d'entreprises publiques «stratégiques», qui ne seront pas cédées, mais pour lesquelles on a opté, au plus haut niveau de l'Etat, pour leur mise en partenariat afin de mieux les préparer à la privatisation. Des entreprises comme la Snvi, Saidal, l'Enie et la CMA, bénéficieront de l'appui des pouvoirs publics pour être compétitives. Il va de soi que le partenariat avec des firmes étrangères sera aussi privilégié pour ces grandes entreprises. Mais il s'agit, encore une fois, de savoir si cet argent sera utilisé à bon escient et aura véritablement contribué à l'émergence en Algérie de grands industriels susceptibles d'affronter la concurrence internationale. En revanche, ce projet a été critiqué par le Parti des travailleurs (PT) qui le qualifie de catastrophique. Selon la secrétaire générale du parti, Louisa Hanoune, la stratégie industrielle de Temmar, en maintenant le processus de privatisation, va engendrer la perte de 50% de postes d'emploi dans chaque opération de privatisation. A la fin de l'année 2006, les entreprises privatisées devaient être au nombre de 450 environ sur un total de plus de 1400. Les derniers chiffres portés à la connaissance du public annonçaient 430 entreprises publiques privatisées et 300 autres éligibles à la privatisation dans l'immédiat. Il reste un millier d'entreprises à privatiser, selon M.Temmar. Sur ce total, on compte quelque 140 grandes entreprises, alors que les entreprises de taille moyenne représentent environ 85% et 160 entreprises dissoutes.