Après plusieurs années d'hésitation, le gouvernement entend se doter d'une stratégie industrielle. L'annonce a été faite par le ministre des Participations et de la Promotion des investissements (MPPI), Abdelhamid Temmar en août dernier. La stratégie, dont l'élaboration a été confiée au MPPI, est une démarche qui se décline sous deux aspects : continuer dans la politique d'encouragement des industries de substitution à l'importation, avec en parallèle le développement d'une industrie orientée vers l'exportation. Pour cela, un certain nombre d'activités industrielles a été identifié, dont notamment l'agroalimentaire, les industries mécaniques, la mécanique de précision, l'électromécanique, l'électricité, la pétrochimie, la chimie organique et la pharmacie. Les secteurs de la pêche et du tourisme, jusqu'ici délaissés par les programmes publics, ont été intégrés à cette stratégie. Le choix porté sur ces secteurs est justifié par le fait qu'ils présentent des avantages comparatifs face à la concurrence. Ces branches seront soutenues par l'Etat en vue de les rendre plus compétitives. Cette stratégie industrielle a pour objectif essentiel l'intégration au marché régional et mondial. Des entreprises comme la SNVI, Saidal, l'Enie et la CMA bénéficieront de l'appui des pouvoirs publics pour être compétitives. Le partenariat avec des firmes étrangères sera aussi privilégié pour ces grandes entreprises. La stratégie industrielle sera soumise à un large débat pour enrichissement. Un débat qui prendra la forme d'assises nationales prévues début 2007 et qui regrouperont à la fois des experts et des opérateurs économiques nationaux. Le projet de la stratégie en question n'a toujours pas été adopté par le gouvernement qui préfère encore le discuter davantage. « Nous avons présenté au gouvernement un projet sur la stratégie industrielle, dont le cadre a été approuvé. Nous allons nous rencontrer chaque semaine pour approfondir le dialogue sur le sujet point par point », a déclaré Abdelhamid Temmar. Une fois le projet adopté par le gouvernement, a-t-il expliqué, il sera approfondi par la suite avec « le syndicat et les hommes d'affaires » (le patronat privé ), soulignant la nécessité d'éviter la précipitation dans son étude, vu son « importance », avant d'aller vers l'organisation des assises. « La question de l'industrie en Algérie est importante, car elle est notre locomotive, si nous voulons entrer dans le commerce international. Il ne faut pas nous tromper », a-t-il indiqué.