Les élections ont répondu largement aux pronostics faits par les uns et les autres. Le renouvellement de la moitié des membres du Conseil de la nation s'est déroulé comme prévu en Kabylie. Dans le calme et la sérénité, les grands électeurs ont choisi ceux de leurs pairs à qui ils ont donné mandat. Tizi Ouzou, Boumerdès, Bouira et Béjaïa semblent avoir choisi plus les hommes que les partis. Les grands électeurs ont su dépasser par endroits le clivage partisan et donner leur confiance à ceux des candidats qui semblent mériter leur confiance. C'est ainsi qu'à Tizi Ouzou, le FLN pourtant bien revenu sur la scène politique régionale en occupant une place assez confortable sur le champ politique régional a finalement, laissé la place au candidat du RCD, Semoud Mohand Akli, président de l'APC de Mekla, avec un écart de voix assez parlant. En effet, le RCD a récolté 216 voix alors que le FLN n'en a comptabilisé que 136 voix. A Bouira, le candidat du FLN Bougherra Abdelkader a pu détrôner le candidat du RND en dépassant ce dernier de deux voix. En effet, le FLN a récolté 155 voix face au candidat du RND qui lui n'a amassé que 153 suffrages. Béjaïa s'est aussi rangée du côté du FLN en votant pour le candidat de ce parti, Mokrani Nacer qui s'en est bien sorti avec 95 voix. Le RCD y a laissé des plumes et son candidat Azamoum Saïd n'a pu récolter que 67 voix. Du côté de Boumerdès, le RND a pu tirer son épingle du jeu en assurant l'élection de Dramchini Boualem. Mis à part Tizi Ouzou, que le FLN a perdu en optant pour une candidate moins connue en fait et moins charismatique que le candidat du RCD et Boumerdès ravie par le candidat du RND, le vieux parti confirme son retour sur la scène régionale. Mais il est vrai que des facteurs exogènes ont pesé lourdement sur le choix des candidats en Kabylie. Ainsi, le RCD a perdu Béjaïa eu égard à la tourmente ayant saisi ce parti à la suite de la fameuse affaire dite Alexo, dans laquelle le président de l'APC d'Amizour a «grignoté» les voix qui devaient revenir à ce parti. Il y a aussi la main heureuse du FLN en optant pour un candidat ancien gestionnaired'entreprise et quatre fois élu dans une assemblée locale et dont la notoriété a dépassé le cadre partisan. Ces élections pour le renouvellement du Sénat peuvent en fait servir de mini indicateur pour les autres élections à venir: législatives et locales qui alors, mobiliseront toutes les forces partisanes en plus des indépendants. Selon des avis récoltés ici et là «tout dépendra des candidats que les uns et les autres aligneront ce jour-là!» Cependant, si le FFS est d'ores et déjà classé favori dans le cas surtout où son président sera de la «mêlée» en supervisant ces élections pour le compte de sa formation, le FLN, et dans le cas et seulement dans le cas où il fera appel à des candidats plus consensuels, aura toutes les chances de grignoter quelques sièges. Le RND se devra quant à lui mouiller encore la chemise pour d'abord se placer réellement sur la scène régionale et le RCD se devra quant à lui se prendre au sérieux pour essayer de grignoter quelques sièges. Les partis islamistes même présents quelque peu à Bouira, Boumerdès et Béjaïa, ne semblent guère favoris et ne seraient donc pas en mesure d'avoir leur place dans l'échiquier régional.