Le lait et l'huile semblent vouloir entrer dans une ère de folie et les prix de ces produits au détail risquent fort de connaître ou connaissent déjà des augmentations pour le moins incompréhensibles. Ainsi, le lait est promis pour les jours et semaines à venir à environ 28,75DA le litre au lieu des 25DA actuels pour le sachet de lait reconstitué. En effet, sur les marchés mondiaux, la poudre de lait connaît une inflation certaine avec, notamment le coup d'arrêt aux exportations européennes suscité par la suppression des aides aux agriculteurs par le conseil de l'Europe. II ne reste plus aux pays, faisant appel à ce genre de produit, qu'à essayer de s'approvisionner dans d'autres pays vu que le second gros fournisseur au niveau international, l'Australie, a eu des problèmes avec les terribles incendies qu'elle a subis. De fait, le lait reconstitué sera frappé d'une augmentation d'au moins 10 à 1 5%, ce qui va faire porter le sachet de lait, souvent de très mauvaise qualité d'ailleurs, à plus de 28DA pour le consommateur. Ceci dit, il faudra également compter que les dérivés tels le yaourt et les fromages connaîtront, aussi, une certaine hausse des prix. Le lait, aliment de base de beaucoup et surtout des enfants, risque fort de se voir, hélas, boudé au vu de son éventuel prix. L'Etat peut certes intervenir sur ce produit très sensible, en bloquant son prix, mais le fait est que, dans ce cas, beaucoup de producteurs seraient alors obligés de mettre la clé sous le paillasson, leur marge serait par la force des choses bien maigre sinon inexistante. La seule possibilité qui reste apparemment est la suppression de la TVA sur ce produit. Sans compter l'incidence sur les producteurs de lait cru qui, jusqu'à l'heure actuelle, écoulent leur production à 24DA le litre environ, ce qui ramènera la question à un autre niveau, celui de la progression de l'élevage bovin national et donc de ces fameux bassins laitiers que le pays envisageait de créer. Par ailleurs, un autre produit tout aussi sensible risque également de voir ses prix prendre l'ascenseur, l'huile de table vient donc de voir son prix augmenter sans crier gare à raison de 10DA le litre. La raison avancée est que l'huile de table connaît aussi une certaine augmentation sur le marché mondial. On affirme que la cause de la hausse de ce produit est le fait que les oléagineux tournesol, soja et autre colza connaissent une hausse en raison de cette nouvelle mode qui, en Europe et aux Amériques, fait préférer les oléagineux en les utilisant comme biocarburants par de plus en plus d'automobilistes. Comme l'on ajoute que la récolte d'huile de cette année chez nous est des plus «maigres» en raison, dit-on, de la sécheresse que le pays a traversée, notamment durant la période de maturation de l'olive. Ce qui donne une récolte inférieure d'au moins 50% par rapport aux récoltes des années précédentes. De fait, expliquent certains cette hausse est surtout due au fait que ces flambées profitent aux gens qui ont un quasi monopole sur ce produit et imposent leurs prix sur le marché national. D'autres n'oublient pas de rappeler que la loi des finances de cette présente année a, pourtant, prévu une réduction de la taxe sur l'huile afin justement d'éviter cette augmentation. Mais voilà le fait est là: l'huile a vu son prix augmenter de façon quasi sauvage.