Salah Djenouhat semble vouloir aller très vite dans la restructuration des fédérations, la dernière ligne droite avant le 11e congrès. Le coup de starter a été donné, hier, à la Maison du peuple, pour la restructuration des fédérations de la Centrale syndicale. Une mission que s'assigne Salah Djenouhat, chargé de l'organique, et qui s'inscrit dans la logique de préparation du 11e congrès de l'Ugta, prévu le deuxième semestre de l'année en cours. La restructuration des cellules syndicales de base devra s'achever le premier juin afin de libérer la voie au travail de la commission exécutive nationale. A entendre le secrétaire national chargé de l'organique, sept fédérations se sont, dès maintenant, restructurées, en attendant neuf autres. Lors d'une réunion qui s'est tenue, hier, à la Maison du peuple, Salah Djenouhat, un candidat potentiel à la succession d'Abdelmadjid Sidi-Saïd, se montra en position d'attaque. Il a mis à profit l'occasion pour présenter les grandes lignes d'un nouveau schéma organisationnel. Veut-il aller plus vite que prévu au 11e congrès de la Centrale syndicale? Possible, puisque sept fédérations ont déjà été soumises à la machine de la restructuration. Sidi-Saïd, quant à lui, a annoncé la décomposition pure et simple d'autres fédérations pour «les besoins d'une meilleure gestion». Interrogé par L'Expression sur son éventuelle candidature après 10 ans à la tête de l'Ugta, le patron actuel répond par un large sourire, avant de déclarer: «Nous avons encore d'autres chantiers à accomplir, nous allons penser à cette question au moment opportun, car nous ne sommes qu'au début de l'année». Selon lui, la question est du ressort de la commission exécutive nationale après l'achèvement de l'opération dite de «restructuration organique». Il n'avance, néanmoins, aucune date sur la tenue de la réunion de cette même commission. Tandis que le 11e congrès est prévu, après des ajournements, à la fin de l'année en cours, selon les prévisions de Sidi-Saïd. Ce dernier juge important, a priori, d'en finir avec la confection des statuts particuliers et la révision de la grille des salaires. C'est le gros boulot auquel s'adonne le secrétaire général de l'Ugta. D'après lui, l'actuelle grille des salaires «qui date des années 1960» est «dépassée» et «non-conforme à la réalité socioprofessionnelle actuelle». Sidi-Saïd veut jouer, décidément, la carte des salaires avant de se mettre en course pour sa propre succession. Tant mieux, d'ailleurs, si cela est dans l'intérêt des travailleurs. La bataille est d'ores et déjà annoncée même si aucune partie ne s'aventure, pour le moment, à décocher une flèche en direction de l'autre. Ce serait, éventuellement, un pas coûteux. Salah Djenouhat s'affaire, comme une neige nocture, à restructurer les fédérations, une condition sine qua non censée conduire vers les assises nationales du 11e congrès. Les deux éventuels candidats favorisent la carte des coulisses, mais soutenus, faut-il le dire, par deux grosses cylindrées politiques, à savoir le FLN et le RND. Le chargé de l'organique, selon toute vraisemblance, est mieux placé pour travailler la base. Mais, son point faible étant de redresser une base de plus en plus exigeante. C'est le point fort d'ailleurs de Sidi-Saïd qui table sur «l'obligation de résultat» et la réussite, durant 2007, du gros dossier appelé «la Fonction publique, les statuts particuliers et la révision de la grille des salaires». Va-t-il réussir les projets annoncés et faire appliquer ceux en instance? Ce serait, décidément, un coup dur pour Salah Djenouhat, mais un acquis important pour les travailleurs.