La course électorale des législatives a mis en piste l'ensemble des membres du secrétariat national de la Centrale syndicale. Les grandes manoeuvres ont-elles commencé en prévision du 11e congrès de l'Ugta? l'Affaire Amar Mehdi, la restructuration des fédérations, le paiement des arriérés de salaires...et enfin les législatives sont autant de facteurs qui dénotent de ce bouillonnement au sein de la Centrale syndicale. Déjà, sur le plan organique, on annonce la réunion, le mois prochain, de la commission exécutive nationale de l'Ugta. Un rendez-vous qui devra être marqué par l'installation officielle de la commission de préparation du 11ème congrès du syndicat, prévu avant la fin de l'année en cours. Ce sera un premier come-back après les législatives. Car, la course électorale a mis en piste l'ensemble des membres du secrétariat national de l'Ugta, composé exclusivement de militants du RND. Certains candidats, d'autres accompagnateurs. Cependant, la restructuration des fédérations, une besogne qui doit précéder l'entrevue de la Commission exécutive nationale, se fait comme une neige nocturne. Quatorze cellules de base sont, d'ores et déjà, restructurées, à en croire Salah Djenouhat, secrétaire national de l'Ugta chargé de l'organique. C'est-à-dire que quatorze congrès de fédérations ont été tenus. C'est justement Djenouhat, en personne, qui s'affaire à restructurer les fédérations, une condition sine qua non censée conduire vers les Assises nationales du 11e congrès. Cette instance devra statuer, également, sur le dossier des candidatures après l'achèvement de l'opération de «restructuration organique». Ce n'est pas une besogne aisée, surtout lorsqu'on sait que la personne désignée à cette tâche, figure en troisième position dans la liste électorale du RND à Alger, pour le compte des législatives du 17 mai prochain. Joint par téléphone, Salah Djenouhat a fait savoir, par ailleurs, que sa mission n'est pas encore accomplie. Autrement dit, la restructuration des fédérations n'est pas encore bouclée. Cela dit, le syndicat des travailleurs vit à la charnière de deux échéances. Un rendez-vous électoral important, à plus d'un titre, pour l'Ugta, dirigée particulièrement par des militants du parti de Ahmed Ouyahia. Et, ensuite, un 11e congrès, longtemps attendu, par les travailleurs, pour des causes connues et d'autres secrètes. Certaines figures vont-elles quitter la scène? En tout cas, la bataille des candidatures n'est pas encore ouverte. Pour y arriver, le processus impose d'autres étapes. Salah Djenouhat atteste, comme pour dissiper l'ombre d'un éventuel autre ajournement, que le congrès se tiendra à temps. Pour ainsi dire, «la campagne des législatives n'a aucun impact sur le déroulement de la restructuration des fédérations», explique notre interlocuteur. La réunion de la Commission exécutive de l'Ugta, privée de l'un de ses membres, en l'occurrence Amar Mehdi, chassé par le secrétariat national pour des raisons «d'ordre disciplinaire», devra mener à l'installation de la cellule de préparation du congrès. Par ailleurs, la CEN se devra de préparer, entre autres, les avant-projets, les statuts, les résolutions ainsi que toutes les besognes ayant trait aux participants. Cette page devra ouvrir une suivante intitulée «tenue des congrès régionaux et la présentation des candidatures». C'est la phase cruciale du processus. Jusqu'ici, aucune candidature ne se profile encore à l'horizon. Interrogé en début d'année en cours sur son éventuelle candidature, le chargé de l'organique à la Centrale syndicale avait annoncé que «si Abdelmadjid Sidi-Saïd se présenterait pour un autre mandat, il n'est pas question de parler de ma candidature». Mais nous n'en sommes pas encore là. Il est possible que Salah Djenouhat se présenterait mais, pour des motifs autres que ceux liés à la fidélité d'un disciple à son maître. Car, l'enjeu dépasse bel et bien le stade de calculs. La «rébellion» de Amar Mehdi, ex-concurrent numéro un de Sidi-Saïd lors du 10e congrès et membre de la commission exécutive, a été tuée dans l'oeuf. L'on a pensé que son «acharnement» contre la direction actuelle de l'Ugta était un début d'une campagne pour la succession à Sidi-Saïd. A noter que Amar Mehdi, membre également du secrétariat national du RND, avait accusé la direction actuelle de la Centrale syndicale de «laisser-aller, de passivité et de manque de respect aux valeurs nationales». Un réquisitoire qui lui a valu sa suspension de toutes activités syndicales. Fin d'une époque. En attendant une autre. Celle qui marquera une course officielle à la relève.