Rédha Malek: C'est une grande perte aussi bien pour l'Algérie que pour les Algériens. C'est une figure emblématique du Mouvement nationaliste et de la Révolution que nous venons de perdre. C'est quelqu'un qui a toujours porté l'Algérie dans sa tête et dans son coeur. On ne peut pas ne pas nous incliner devant la mémoire de cet homme exceptionnel. Saïd Hilmi: C'est une grande page d'histoire qui vient de disparaître. Que dois-je dire si ce n'est les quelques fois que j'ai eu, à le voir dans ma vie et qui sont restées gravées à jamais dans ma mémoire. Je me rappelle qu'en parlant du marasme culturel, il disait toujours: «On devrait interdire au citoyen son droit d'être un âne». Lamine Bechichi: Nous avons perdu un monument. Moi je l'ai connu en 1968, lors du premier colloque sur le marasme de la culture au Club des Pins, présidé par M.Benyahia, l'ancien ministre de l'Information à l'époque. Il y avait Mostefa Lacheraf qui a fait une intervention tonitruante qui a été prise comme la base de ce colloque. il y avait Hamdani qui était directeur de la culture au ministère de l'Education; il y avait Malek Haddad comme directeur de la culture au niveau du ministère de la Culture. C'est un personnage qui rentre dans le clan des immortels. Mustapha Chérif: C'est une perte inestimable et qu'il est difficile de combler, compte tenu de sa stature d'homme de culture universelle qui avait le sens, à la fois, du patriotisme et de l'universel. Quelles que soient les différences des points de vue par rapport à la question relative au projet de société, ce que me rappelle cet homme, c'est son sens de l'objectivité scientifique et son rejet de tous les archaïsmes. Et c'est essentiel pour la société arabe et la société algérienne en particulier de s'inscrire dans la modernité tout en gardant ses repères liés au patrimoine. Mostefa Lacheraf nous avait donné de grandes leçons que nous devons retenir.