Rédha Malek s'est montré “extrêmement indigné” par les propos ”inacceptables” tenus par Ahmed Ben Bella à l'égard de Abane Ramdane au cours d'une émission diffusée récemment par la chaîne arabe Al Jazira. Pour l'ex-porte-parole des négociateurs d'Evian, l'ancien président de la République a dépassé toutes les limites de la déontologie politique en s'attaquant à l'un des héros de la Révolution algérienne. L'actuel chef de l'ANR n'a pas été tendre en répondant à Ben Bella qu'il aurait fait mieux de se taire au lieu de souiller la mémoire d'un homme qui s'est distingué par son courage, son intelligence hors du commun, son amour indéfectible pour l'Algérie et son intransigeance quand il s'agit de défendre les intérêts de son peuple. Le seul objectif de l'artisan du Congrès de La Soummam, dira Rédha Malek, était le souci d'unifier toutes les forces actives de la Révolution, de structurer les rangs de l'ALN et, surtout, de mettre à la tête du mouvement national une nouvelle direction, unie et dynamique, dotée d'un dispositif juridique adéquat. Néanmoins, après le congrès d'Ifri, ce que certains n'ont pas digéré et continuent à le ruminer jusqu'à “cracher” sur la tombe de Abane, puisqu'il en est le précurseur et le père de la plate-forme de La Soummam, c'est la nouvelle ligne politique adoptée par le collectif issu dudit congrès qui n'admettait désormais aucune ingérence ou paternité d'une telle ou telle force extérieure, a expliqué Rédha Malek. En effet, dira Rédha Malek, les résolutions du congrès du 20 août 1956 étaient claires en traçant les limites des relations avec l'extérieur et en consacrant l'indépendance de la décision algérienne. Cela constituait le principe fondamental, ajouta-t-il encore, de Abane pour éviter le chantage, le marchandage et toute forme de pression en contrepartie d'une aide ou d'un soutien. “Je suis prêt à témoigner en faveur de Abane”, a-t-il déclaré comme pour appuyer ses dires. Ainsi, le fait que Abane a tiré le tapis sous les pieds de ceux qui cherchaient à se placer en tuteurs des Algériens n'a pas plu à certains dirigeants de la Révolution, notamment ceux qui se pavanaient à l'époque d'une capitale à une autre croyant être les mieux placés pour guider ce peuple, a martelé Rédha Malek lors de son allocution. Ce n'était pas pour Ben Bella, dira Rédha Malek, une affaire d'islam ou d'arabité, mais une soumission aveugle à Nacer et à sa cour. R. H.