Il a gagné le pari de réunir la famille de la droite face aux socialistes. Il était un peu plus de 13 heures quand les écrans géants du Palais des sports à Paris annoncent l'imminence des résultats du vote des militants de l'UMP. Musique, images d'hommes et de femmes défilant à toute allure. Ils égrènent le compte à rebours. A dix l'assistance explose de joie. Le score s'affiche 98,1%. Gros plan sur Nicolas Sarkozy arrivé quelques instants plus tôt. Le désormais candidat de l'UMP se lève, donne l'accolade aux membres du gouvernement présents, Jean-Pierre Raffarin, l'ancien chef de gouvernement et à Alain Juppé considéré comme le fondateur du parti. Au milieu des applaudissements, des «Sarko président», le candidat monte à la tribune pour faire son discours. «Merci ne suffit pas pour dire mon émotion», dira-t-il avant de promettre de mener le parti et le pays à la victoire et de ne pas décevoir. Il rappellera son parcours, et évoquera ceux qui lui ont mis le pied à l'étrier à ses débuts en politique et répètera «j'ai changé» à plusieurs reprises, notamment au souvenir de sa visite à Tibhirine lors de son voyage en Algérie. «La lettre de frère Christian assassiné par le GIA m'a appris la force de l'amour et du courage» souligne-t-il. Un discours rassembleur, s'adressant aux communautés issues de l'immigration, aux jeunes et aux partenaires de la France et traçant les grandes lignes de sa vision de la gouvernance. Cette investiture sans surprise était pourtant l'occasion de confirmer les ralliements des poids lourds du parti. A dix heures le matin, les militants se bousculaient aux portillons de l'immense salle. A la tribune, les orateurs se succèdent. D'abord des responsables locaux anonymes puis les anciens ministres et parlementaires et enfin montée en cadence des ministres en fonction dont Michèle Alliot-Marie, ovationnée. Ensuite les anciens chefs de gouvernement, Raffarin et l'invité de marque, Alain Juppé. Dominique de Villepin, attendu de pied ferme par la foule de journalistes, ne prendra pas la parole. Il apparaîtra quelques minutes avant de repartir sans attendre l'annonce de l'investiture. Au premier rang, quelques stars du show-biz; l'acteur Christian Clavier, le chanteur Doc Gyneco et d'autres. Dans la salle, des jeunes du mouvement «Jeunes populaires» chauffent l'ambiance et déambulent brandissant banderoles et drapeaux. Organisation impeccable et service de sécurité détendu, même si quelques CRS gardaient la sortie des bouches de métro. Sur la musique de l'hymne français, La Marseillaise, les militants commencent à partir avec le sentiment d'avoir gagné la bataille du rassemblement. Nicolas Sarkozy peut à présent entamer sa campagne électorale, assuré du soutien des chiraquiens, des réformateurs et des centristes. Il a gagné le pari de réunir la famille de la droite face aux socialistes et à l'extrême-droite. Sarkozy a, néanmoins, précisé hier qu'il est le candidat de l'UMP, mais qu'il sera celui de tous les Français. Nous y reviendrons.