Le préavis de grève des exploitants libres des stations-service sera déposé le 18 janvier. Le dossier concernant les exploitants libres des stations-service est entre les mains du chef du gouvernement. C'est ce que nous a révélé hier, le président de la Fédération nationale des exploitants libres des stations-service, M.Mostapha Boudjemlal. Jusqu'à présent, aucun contact n'a été établi entre les deux parties pour reprendre les discussions sur le contrat de gérance. Ce dernier, faut-il le souligner, est la cause principale du désaccord car la revendication principale des exploitants libres des stations-service reste la concession. Le contrat de gérance, exigé par Naftal, est d'une durée indéterminée. Naftal Algérie avait menacé d'arrêter d'approvisionner près de 800 stations d'essence privées, sur le territoire national «si ces gérants ne se soumettent pas à sa décision de signer un contrat de location de gestion» avant le 31 décembre 2006. La décision n'a pas été appliquée jusqu'à présent, selon le président de la fédération. Le contrat va faire, en fait, de cette compagnie la propriétaire de ces stations en dépit du fait qu'elle ne possède pas des contrats de propriété. Cet acte est considéré par les exploitants libres de stations-service comme «une infraction à la loi commerciale». Selon certaines sources proches de Naftal, la compagnie oeuvre «à élargir le cercle de ses propriétés en récupérant des stations d'essence gérées par des privés depuis l'indépendance», en définissant la relation par des contrats de location de gestion, surtout que l'entreprise «oeuvre à concentrer les efforts de ses investissements au renouvellement et à la modernisation des infrastructures de stockage, de distribution et de réorganisation de ses activités pour faire face à la compétition». La relation ambiguë qu'elle a avec les gérants libres ne lui a pas permis d'intervenir pour moderniser les structures de ces stations, ajoute-t-on. Un argument que la fédération des exploitants libres des stations-service réfute. Naftal maintient, en outre, sa position quant à la signature des contrats de gérance que les exploitants libres rejettent dans la forme et dans le fond. Selon M.Boudjemlal, ce contrat ne donne aucune garantie de pérennité à l'exploitant. De ce fait, les représentants demandent que soit revue l'appellation du contrat, son remplacement par celle de convention et surtout revoir l'article 28 du contrat qui stipule qu'en cas de décès du gérant de la station, les ayants droit ne peuvent reprendre la succession. Quant aux responsables du ministère de l'Energie et des Mines, ils considèrent que les problèmes soulevés ne sont pas aussi graves qu'au regard de leur description, tout en estimant en revanche que l'inquiétude des familles, quant à l'avenir de leurs enfants et de leur emploi, est légitime. Pour eux, le contrat est une question d'ordre juridique. Ils demandent, toutefois, à la fédération de tempérer la situation tout en les rassurant que les portes du dialogue sont toujours ouvertes.