Le silence est qualifié comme un soutien à la «conspiration». Le président du Front des forces socialistes (FFS), M.Aï Ahmed accuse «le système» d'être l'instigateur des dernières tentatives de «déstabilisation» visant son parti. Dans un message adressé au Conseil national, rendu public hier, il dénonce «le dispositif de déstabilisation des structures et des militants, qui se met en place dans le style bien connu des services et des spécialistes des coups bas». Même s'il reconnaît que ces «services» n'ont fait qu'exploiter la dégradation interne à l'organisation du FFS. Aït Ahmed a été sévère avec les frondeurs, lesquels, pour rappel, ont sollicité son arbitrage, jeudi lors du sit-in qu'ils ont tenu devant l'enceinte de la mutuelle des matériaux de construction à Zéralda. «Les frondeurs sont connus de tous comme étant, soit des corrompus, soit des escrocs, soit tout simplement des gens très proches des services» soulève-t-il dans son message. Leur action est nourrie par l'esprit de chantage et de revanche. S'il ne l'explicite pas dans son message, le président du FFS laisse entendre que cette contestation est loin d'être une action improvisée, éphémère et innocente. La fronde est bien programmée, elle serait même l'oeuvre d'anciens cadres dirigeants. Pour la première fois depuis le début de la crise, Aït Ahmed lance un appel aux ex-dirigeants afin qu'ils définissent clairement leur position: «J'espère que les ex-dirigeants finiront par sortir de leur mutisme pour condamner, sans ambages, ces pratiques mafieuses qui ne déshonorent que leurs meneurs et leurs inspirateurs» soutient-il. Le silence est qualifié comme un soutien à la «conspiration». Il serait interprété par les «services», met-il en garde, comme un signal de la part d'un fédérateur éventuel des «opposants» à une demande de soutien auprès d'eux. Toujours dans son message, Aït Ahmed a voulu corriger des «rumeurs mensongères». La première a trait au fait que le président du FFS est mal informé de ce qui se passe dans son parti. «Sans informations crédibles je me serais souvent trompé d'analyse dans les moments les plus dramatiques, comme lors de l'opération des archs, par exemple». Dans le même sillage, il se dit se fier d'abord aux rapports du Secrétariat national, dont il apprécie le «dévouement», «la compétence», et «la franchise». La deuxième rumeur que le président du FFS dément, fait état de médiations engagées par ce que certains qualifient de «proches» d'Aït Ahmed, «de sages», ou même des «historiques fidèles», pour arracher la promesse de mettre un terme au Secrétariat national. «Je n'ai reçu et ne tiens pas à recevoir ces personnes quels que fussent nos liens passés», a-t-il souligné. De quoi rassurer l'équipe de Laskri. Pour la première fois, aussi, le premier responsable du parti avoue que le FFS fait face à une crise réelle, une situation que le Secrétariat national a tendance à minimiser: «De ma vie, je n'ai vécu une situation aussi rocambolesque et insensée au sein du FFS.» et d'ajouter: «Jamais le FFS n'a connu de telles pratiques de truands dont la police politique a toujours usé et abusé pour contrôler les franges en colère de la société y compris les clubs sportifs». Pour Aït Ahmed, la déstabilisation du parti a commencé par les multiplications des groupes en vue de faire imploser l'organisation de l'intérieur, en passant par les tentatives de brader le capital politique du parti en l'engluant dans des luttes de personnes. Laskri a rassuré dans une conférence de presse, qu'il n'y aura pas de purge au sein du FFS, arguant le fait que beaucoup de malentendus ont été aplanis ce week-end dans la réunion du Conseil national. Fort de ce soutien indéfectible, le Conseil national du FFS, réuni ce week-end, a adopté une résolution additive dont laquelle il dénonce unanimement et sans ambiguïté, «les agissement et les actes de violence commis par des prétendus» militants contestataires. Dans un autre chapitre, le FFS s'engage à s'associer à toutes les initiatives visant à défendre et à élargir les espaces de la contestation démocratique aux côtés de l'ensemble des acteurs politiques et sociaux autonomes.