Les compagnies russes seront désormais nombreuses à s'installer en Algérie. Effectivement, l'Algérie et la Russie sont, désormais, des partenaires incontournables. Le mémorandum d'entente en matière de coopération énergétique, tant attendu, vient de voir le jour. Cet accord stratégique a été signé, hier, par le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil et son hôte le ministre russe de l'Industrie et de l'Energie, Viktor Khristenko. Cet accord porte, en effet, sur la production et l'exploration du gaz algérien ainsi que sa commercialisation. Les compagnies russes seront, désormais, nombreuses à participer à l'activité «exploration» dans le Sahara algérien. Un projet de développement d'un gisement gazier par deux compagnies russes Rosneft-Sroytransgas, est déjà en route. D'un investissement allant jusqu'à 4 milliards de dollars, ce projet de partenariat avec la Sonatrach est le premier du genre. Ce montant explique, en effet, l'intérêt et la détermination des entreprises russes à mettre le paquet. Les deux compagnies ont déjà investi 66 millions de dollars dans l'exploration. Ainsi, la conclusion de cet accord va ouvrir davantage la voie aux sociétés russes pour investir en Algérie. Preuve en est que plusieurs représentants de grandes firmes ont fait le déplacement avec le ministre dans l'espoir de décrocher un contrat. Il y a lieu de noter qu'avec la venue des Russes, la concurrence sur les blocs d'exploration devient très rude. L'Algérie, qui ambitionne de devenir un fournisseur stratégique de l'Europe, pourra à travers cet accord renforcer sa position sur le marché européen. Avec des réserves prouvées de 4550 milliards de m3, l'Algérie est le deuxième producteur de gaz naturel en Afrique après le Nigeria. Cet accord avec le géant de l'industrie gazière russe va permettre, également, à notre pays d'exploiter au maximum ses réserves en gaz. Cependant, cette alliance suscite les inquiétudes de l'Europe. Même si Alger et Moscou écartent l'idée de la création d'un cartel du gaz, l'Europe craint d'être prise en otage. Le ministre Chakib Khelil est revenu, hier, sur cette question pour expliquer que cet accord définira un «cadre de dialogue et de coopération afin de développer la production et d'assurer la sécurité des approvisionnements et la stabilité des marchés dans l'intérêt des producteurs et des consommateurs». «Il ne peut y avoir une Opep du gaz, parce qu'il n'y a pas un marché mondial du gaz, mais trois marchés différents: un asiatique, un européen et un américain», a-t-il dit. Selon lui, il n'existe pas de marché au jour le jour (spot) du gaz, ouvert à la spéculation, à l'instar du marché du pétrole, parce que le gaz se vend dans le cadre de contrats à long terme (au moins 25 ans). «La demande de gaz augmente plus vite que l'offre. Il n'y aura pas de concurrence entre producteurs, parce que la demande est actuellement plus forte que l'offre», a-t-il encore dit. Pour sa part, le ministre russe, M.Khristenko, a tenu à rassurer que la coopération algéro-russe «contribuera grandement à la stabilité du marché international de l'énergie et au renforcement de la sécurité énergétique mondiale».