Le choix de la date n'est pas fortuit. C'est l'anniversaire de la création de l'Union du Maghreb arabe. Les opérateurs économiques des pays du Maghreb comptent réussir une intégration maghrébine par l'économie. L'Union maghrébine des employeurs, une structure qui verra le jour officiellement le 17 février prochain, anniversaire de l'UMA, entend rassembler les énergies afin de créer un espace d'échanges maghrébin. C'est ce qu'a déclaré, à la presse Boualem M'rakach, président de la Confédération algérienne du patronat (CAP) et représentant du côté algérien. Ce dernier préfère appeler un chat par son nom. C'est-à-dire faire le distinguo entre ce qui est politique et ce qu'on attend de l'économique. Cette fusion économique des cinq pays du Maghreb a été approuvée, rappelons-le, par les chefs d'Etat, à commencer par Zine El Abidine Ben Ali et Abdelaziz Bouteflika. La création de cette structure a fait l'objet d'une discussion entre le chef de l'Etat et l'actuel secrétaire général de l'UMA, en visite à Alger, il y a quelques jours. «J'ai trouvé le président Bouteflika très enthousiaste à l'égard de cette nouvelle institution qu'il a qualifiée d'initiative de bon augure», a déclaré le Tunisien, Lahbib Benyahia, à l'issue de son audience avec le président de la République. Cela «nous aidera à construire le Maghreb arabe», a-t-il souligné aussi. A en croire Boualem M'rakach, il est question de s'investir pleinement sur le terrain économique pour, souligne-t-il, «dégeler l'action politique». C'est la dernière ligne droite pour permettre, le 17 février, la naissance de cette structure. Le choix de la date n'est pas fortuit. C'est l'anniversaire de la création de l'Union du Maghreb arabe, un projet frappé par mille et une crises. Avant d'arriver à ce stade, les cinq fondateurs se sont offerts un véritable travail de fourmi. Un temps consacré aux accointances et aux conciliabules. L'étape actuelle consiste à mettre en place les structures de cette entité, puisque le règlement et le modèle de fonctionnement sont d'ores et déjà adoptés. «Ce sera la première véritable expérience de l'Algérie dans l'exportation», dira le président de la CAP. Les opérateurs économiques lancent le défi de rééquilibrer la balance économique à la condition que «le politique ne s'y mette pas». Autrement dit, les politiques doivent comprendre qu'il est inévitable d'appliquer le principe dit «laisser faire, laisser passer» et rendre ainsi à César ce qui appartient à César. C'est-à-dire, laisser les opérateurs économiques travailler et récupérer le retard perdu dans le chantier de l'UMA qui traîne comme un boulet.