Le ministre algérien du Commerce estime que l'ouverture économique ne doit pas être perçue que sous l'angle commercial. Les échanges économiques et commerciaux inter-maghrébins sont très faibles et représentent moins de 3% du volume global de leurs échanges extérieurs et restent en deçà des ambitions des pays maghrébins. En effet, les échanges intermaghrébins n'excédent pas 1,5 milliard de dollars avec une progression annuelle de 11 à 12%. C'est le constat établi par les ministres maghrébins réunis jeudi à Tunis, dans le cadre des travaux de la 8e session du conseil ministériel maghrébin chargé du commerce. A titre comparatif, ont été évoqués les taux de 60% réalisés dans les échanges commerciaux pour les pays de l'Union européenne, 56% pour les pays d'Amérique du Nord, 23% pour les pays du Sud-Est asiatique et de 15% pour le pays d'Amérique du Sud. Le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, a souligné à l'occasion que l'ouverture économique «ne doit pas être perçue que sous l'angle commercial», mais doit tenir compte des spécificités de chaque pays, qu'elles soient économiques ou industrielles. «En tant que ministres du Commerce, nous sommes tenus de veiller non pas aux intérêts des seuls commerçants mais à l'économie, de façon globale, de nos pays respectifs», a-t-il soutenu. Pour lui, encourager le commerce c'est ne pas perdre de vue les intérêts des agriculteurs et des industriels, tout en émettant le souci d'une progression graduelle dans l'ouverture des marchés de la région et le démantèlement des barrières tarifaires et douanières pour une libre circulation des marchandises. De leur côté, les ministre du Commerce maghrébins ont souligné le rôle important attendu du secteur privé, considéré comme le «moteur» de cette dynamique économique, et ont salué la création de l'Union maghrébine des hommes d'affaires, dont l'annonce devra, a-t-on affirmé, se faire le 17 février prochain à Marrakech (Maroc), en marge de la célébration du 18e anniversaire de la création de l'UMA. Les participants ont, également,étudié les mécanismes visant à harmoniser les politiques commerciales des cinq dans le cadre de l'espace euro-méditerranéen, notamment avec la création d'une zone de libre-échange à l'horizon 2010, et des négociations commerciales multilatérales en cours à l'Organisation mondiale du commerce. Notons que l'Algérie peine à faire aboutir les négociations avec cette organisation, dont le 10e round reste toujours en suspens à cause du blocage du cycle de Doha. Les entreprises européennes, tous secteurs confondus, ont appelé jeudi, à Bruxelles à «sauver maintenant le cycle de Doha» à l'OMC. Pour sa part, le commissaire européen au Commerce, Peter Mandelson, a annoncé, hier, dans un entretien au Financial Times qu'une «percée» dans le cycle de négociations sur la libéralisation du commerce international, de Doha pourrait intervenir dans un mois environ.