La Société persiste dans son opération de coupure d'électricité aux citoyens qui ne se sont pas acquittés de leurs redevances. Incontestablement, l'Algérie est l'un des plus grands pays producteurs de gaz. Il est même le troisième exportateur mondial en la matière. Néanmoins, il se trouve que les Algériens n'en bénéficient que peu ou prou. Même si les pouvoirs publics s'échinent à faire des promesses relatives à l'augmentation du taux de pénétration du gaz de ville dans les foyers algériens, il n'en demeure pas moins que la réalité du terrain est tout autre. Sinon, comment expliquer le cas de tous ces logements qu'on livre aux souscripteurs sans prendre la peine de les raccorder au gaz de ville? La problématique est d'autant plus préoccupante que les responsables de la Société nationale de l'électricité et du gaz (Sonelgaz) ne cessent de parler du raccordement au gaz de ville des villages sis dans les coins les plus reculés du pays. On estime même à 35% le taux de pénétration de gaz dans les foyers algériens. Plusieurs souscripteurs aux logements sociaux, soit dans le programme Aadl ou Eplf, ont soulevé ce problème qui, au fil du temps, devient un véritable casse-tête chinois. Et avec l'arrivée de la saison des froids, d'aucuns se demandent comment dépasser cette période qui s'annonce de plus en plus rude. C'est le cas, notamment, des ménages ayant à leur charge des enfants ou des personnes âgées, de surcroît, en butte aux maladies générées par le froid. Contactée par téléphone pour d'éventuels éclaircissements, la chargée de la communication à la Sonelgaz a affirmé que «le raccordement en gaz de ville est en train de se faire». Néanmoins, les citoyens résidant aux Eucalyptus, Bourouba, les Bananiers, Bab Ezzouar...que nous avons pu contacter nous assurent que jusqu'à ce jour, les autorités concernées n'ont rien fait pour mettre fin à leur calvaire. La situation a encore empiré avec les délestages fréquents qui surviennent en cette saison des grands froids. Et pas plus loin qu'hier, une coupure d'électricité a duré près de deux heures. Ce qui a provoqué, à coup sûr, des préjudices sans précédent aussi bien aux citoyens qu'aux entreprises. Sonelgaz a, en période hivernale, l'occasion renouveler à ses clients son appel à une consommation électrique toujours plus rationnelle. Toutefois, cela signifie-t-il quelque chose? C'est que Sonelgaz n'arrive plus à répondre aux besoins de sa clientèle! Ce qui est demandé actuellement à la Société nationale d'électricité et du gaz, c'est d'adapter ses équipements et de les rendre plus performants de sorte qu'ils répondent aux attentes du consommateur. Cela fait que le citoyen ne trouve pas mieux que de se rabattre sur les réchauds électriques, réputés pour leur forte consommation en électricité. Mais là encore, le citoyen se trouve pris entre le marteau et l'enclume. D'un côté, il éprouve un besoin pressant d'énergie électrique; et de l'autre, Sonelgaz lui suspend l'épée de Damoclès au-dessus de la tête. Il faut souligner, dans cette optique, que la Société nationale d'électricité et du gaz persiste dans son opération de couper l'électricité aux citoyens qui ne se sont pas acquittés de leurs redevances. Ainsi, environ 12.000 à 15.000 familles, dans seulement la région du centre, sont privées d'électricité faute de n'avoir pas pu payer leurs factures d'électricité. Notons que cette opération s'est accentuée au moment où la vague de froid se fait ressentir. Les responsables de Sonelgaz, à chaque sortie médiatique, n'ont de cesse d'insister: «L'ère de l'Etat providence est finie. On ne fait plus de social.» Il est vrai, maintenant, l'ère de l'Etat providence est révolue mais non pas la misère qui sévit parmi les masses sociales. D'autant plus que la société nationale aurait pu reporter sa décision au printemps ou à l'été prochain pour mettre à exécution cette mesure.