Pour lui, les questions entravant l'adhésion à l'OMC sont élémentaires. Le gouvernement se serait rétracté quant à l'interdiction de l'exportation des déchets ferreux et non ferreux. Le ministre du Commerce, M.Djaâboub, qui était l'invité du forum de la Chaîne II jeudi dernier, s'est étalé sur ce sujet. «Je n'ai jamais annoncé que l'exportation est strictement interdite», a déclaré le ministre en préambule. Pourtant, ce dernier, lors de son passage au forum de l'Entv, était intransigeant sur cette question. Ce dernier, qui a pris la décision sur un coup de tête, veut se rattraper. Pour rappel, l'interdiction d'exportation des déchets ferreux et non ferreux a été prise aux fins d'endiguer les vols à grande échelle, ciblant les matériaux des entreprises publiques. Après avoir refait ses calculs et étudié l'impact de cette décision sur l'économie nationale, le département du commerce va relancer l'activité mais avec plus de rigueur. Selon Djaâboub, un cahier des charges est en cours d'élaboration au niveau du ministère avec une nomenclature définissant les produits à exporter. Ce revirement va certainement satisfaire les exportateurs des déchets ferreux qui ont fortement contesté cette décision. Le représentant de l'association des exportateurs, M.Noureddine Sergoua, a averti que cette mesure aura des retombées négatives sur l'économie nationale évaluées à des millions de dollars et la perte de près de 40.000 emplois. Effectivement, l'exportation des déchets ferreux rapporte à l'Etat des rentes importantes en devises. Rien que pour l'année écoulée, indique le ministre, les ventes ont rapporté une recette de 220 millions de dollars contre 166 millions de dollars en 2005. Ces gains importants poussent le département du commerce à réviser ses choix. A noter que le Conseil national de l'investissement a décidé, récemment, la création, à Sidi Moussa, d'une usine de récupération et de recyclage de déchets ferreux en vue de répondre aux besoins du secteur du bâtiment en matière de rond à béton. Au-delà de la viabilité ou non d'un tel projet, il reste à savoir que le gros des exportations n'est pas constitué de déchets ferreux mais de métaux non ferreux (aluminium, zinc, cuivre...) pour lesquels le ministre n'a avancé aucune solution pour endiguer les courants de fraude. Par ailleurs, le ministre est revenu sur le processus d'adhésion de l'Algérie à l'OMC qui n'arrive pas à connaître son épilogue. Rassurant et à la fois inquiet, le ministre pense que le grand travail, soit 95% du parcours, a été fait, il ne reste que quelques problèmes techniques. Alors les experts, réunis récemment, parlent de beaucoup d'obstacles, le ministre affirme qu'il s'agit de pas moins de 15 questions élémentaires. La question du double prix du gaz, un point qui entrave le processus, ne semble guère un obstacle pour le ministre. «L'Algérie n'applique pas de double prix de l'énergie pour son marché domestique et à l'exportation», a-t-il assuré en ajoutant qu'il s'agit d'un malentendu sur le mode de calcul des prix. Enfin, et à propos des infrastructures commerciales, le ministre reconnaît qu'il y a un manque flagrant en la matière. Selon le ministre, un projet de loi sur l'urbanisme commercial est en cours d'élaboration au niveau de la tutelle.