Tout en appelant le peuple à se mobiliser contre la corruption, Soltani prévoit une faible participation des Algériens aux prochaines élections. «Nous prévoyons un fort taux d'abstention des Algériens pour les prochaines échéances électorales», c'est le message fort qui ressort de l'intervention du président du MSP lors de l'ouverture, mercredi dernier, des travaux de la session ordinaire du conseil consultatif qui réunit les cadres du parti. La session ordinaire du conseil consultatif du Mouvement s'est tenue en présence du président du parti, Boudjerra Soltani, du président du conseil, Hadj Hamou Megharia et les représentants des différentes instances du parti. Les deux orateurs qui se sont relayés à la tribune ont focalisé leur intervention sur le thème qui fait l'actualité nationale, à savoir, la corruption. Même la salle qui abrite les travaux a été ornée de slogans se rapportant au sujet. Le cheval de bataille du MSP: l'opération «Stop corruption» est devenue le moteur de la démarche politique entreprise par le parti islamiste, membre de la coalition présidentielle. Hadj Hamou Megharia a lié ce phénomène au développement durable du pays qui «ne peut s'accommoder de la corruption» et invité les cadres de son parti à la réflexion sur les voies et moyens pour «trouver des approches permettant de faire face aux multiples problèmes qui se posent dans la société». A noter que cette dernière session avant le déroulement des prochaines élections communales et législatives annoncées pour l'année en cours, se veut être, aux yeux du chef du parti, celle de la mobilisation en vue de continuer l'oeuvre de «la réconciliation nationale et de lutte pacifique» pour «la levée de l'état d'urgence et le retour des Algériens à une vie normale». C'est ce que Soltani appelle l'Algérie post-terrorisme. Soltani a proposé quatre dossiers à explorer par les cadres de son parti pour définir la position à adopter par son parti, à savoir, la question des pieds-noirs et des harkis, les binationaux, la place de la langue arabe et ce qu'il appelle «l'Islam de marché», un nouveau concept qui à trait, aux yeux de Soltani, à la manipulation de l'Islam pour servir des desseins inavoués. Revenant sur l'opération «Stop corruption», Boudjerra Soltani la qualifie de tempête qui a bouleversé la société et les institutions du pays. Le fait d'avoir demandé la levée de l'immunité sur les personnalités de haut rang impliquées dans les dossiers de corruption a, d'après l'orateur, fait réagir des parties qui se sentent menacées. Ces personnes sont, d'après lui, derrière la campagne médiatique qui a tenté de faire l'amalgame entre sa position de président du MSP et de ministre d'Etat, ce qui a permis au parti de reconnaître ses amis et ses ennemis. Pour ce qui est des rapports entretenus par son parti et le pouvoir, il dira que le MSP milite pour la paix et non pour la «brosse», autrement dit, «Haraka touhadine oua la toudahine» et refuse de faire sortir la lutte contre la corruption de son cadre politique. Il terminera son allocution par des recommandations en conseillant aux militants de son parti «de dépasser les entraves actuelles qui visent à occuper le parti des sujets futiles pour les détourner des grands dossiers» et n'omettra pas de lancer un appel au peuple pour «s'impliquer dans la lutte contre la corruption». Les conflits et les dissensions qui minent le MSP depuis des mois ont été passés sous silence, laissant peut-être le soin aux cadres du mouvement de les discuter à l'intérieur des instances du parti. A signaler que le président du MSP a tout fait pour éviter de faire des déclarations à la presse. Uns attitude qui tranche avec ses précédentes sorties lors desquelles il ne ratait pas d'occasion pour s'adresser à la presse. Certains cadres que nous avons approchés nous ont laissé entendre que les débats au sein du conseil seront à la mesure des défis qui sont lancés au MSP. Quant à la question du jumelage des postes de président du parti et de ministre d'Etat qui a fait jaser une bonne partie des cadres de ce parti, elle est restée sans réponse...