Par le biais du Cnes, elle interviendra dans l'évaluation des politiques de développement. La Banque mondiale va, désormais, suivre de près les politiques de développement national. En collaboration avec le Conseil national économique et social (Cnes), cette institution internationale va pouvoir enfin évaluer la bonne gouvernance. A cet effet, un mémorandum d'entente a été signé entre les deux institutions lors du Colloque sur les libertés économiques et la bonne gouvernance, tenu hier au Palais des nations. Lors de son intervention, le directeur du département Mena (Moyen-Orient, Afrique du Nord) à la Banque mondiale (BM), M.Theodore Ahlers, s'est montré très satisfait de sa participation à ce colloque. Il rappellera que cette participation est la première du genre pour la Banque mondiale. M.Ahlers ajoutera que l'Algérie doit profiter de l'aisance financière qu'elle connaît actuellement pour améliorer davantage sa gestion. «La promotion de la bonne gouvernance est un élément majeur dans le développement», indique le directeur. De son côté, M.Daniel Kaufmann, directeur à l'Institut de la BM pour les questions de gouvernance et de transfert des connaissances, a présenté un constat de la gouvernance dans le monde, notamment dans la région Mena. Il a, dans ce sens, précisé que les dimensions de la gouvernance dans le monde sont mesurées à travers les gouvernances politique, économique et institutionnelle. Selon lui, la région Mena (15 pays) souffre d'un déficit en matière de gouvernance comparativement à d'autres régions du monde. M.Kaufmann reconnaît que l'Algérie a enregistré des progrès en matière de gouvernance durant les dernières années en précisant que «l'amélioration de la gouvernance peut offrir un meilleur climat d'investissements, avec un retour de 300%». Interrogé sur le modèle qui conviendrait à l'Algérie pour rendre son système plus efficace, le directeur dira que cela demandera beaucoup de temps à la banque pour mieux comprendre les mécanismes de l'économie nationale. Le président du Cnes, M.Mohamed-Seghir Babès, a évoqué les différentes étapes qu'a connues la gouvernance en Algérie. M.Babès est revenu, également, sur les grands dossiers de la réforme (Etat, justice, éducation) et l'adhésion au Maep/Nepad visant, selon lui, «l'efficacité d'une action publique pleinement continue, universelle et intégrée», ainsi que la «valorisation du capital humain et son inscription dans la durabilité». Tout en mettant l'accent sur la fonction essentielle du Cnes, notamment assurer la permanence du dialogue social et de la concertation en vue de renforcer la démocratie, M.Babès a fait savoir que son institution s'est fixée cinq objectifs dans le cadre du programme 2006 et des orientations sur le moyen terme (2007-2009) du Cnes. Ces objectifs tendent, selon M.Babès, à «adosser le mandat du Cnes aux standards universels les plus avancés et à consacrer les années 2006-2007 à l'impulsion de cinq rapports annuels sur le développement humain, la pauvreté, les libertés économiques, la gouvernance et l'économie fondés sur la connaissance» comme il s'agit, également, de faire évoluer l'institution consultative nationale vers un paradigme de gouvernance.