La rencontre a eu pour but de lever les contraintes logistiques sur la presse écrite. L'épineux dossier de la chaîne logistique liant les annonceurs publics, l'Anep, les éditeurs, les imprimeurs et le fournisseur de papier, a été au centre des débats du groupe de travail interministériel présidé lundi par Hachemi Djiar, ministre de la Communication. En abordant ses différents thèmes, Hachemi Djiar donne le signal de l'action envisagée pour assainir le secteur. Le groupe de travail, qui se réunira à nouveau dans les prochains jours, s'attellera à la recherche «des meilleures formules possibles permettant de lever les contraintes d'ordre logistique qui pèsent aujourd'hui, sur la majorité des titres, aussi bien publics que privés». Plusieurs titres nationaux croulent sous d'énormes dettes. Aussi, le groupe de travail devra se pencher sur les meilleurs moyens d'endiguer cette dérive et de rétablir la solvabilité dans l'objectif de redonner son sens à la concurrence. Le redressement et l'amélioration du secteur demeurent importants aux yeux du ministre qui avait souligné que l'objectif «concerne tous les secteurs, y compris la presse écrite et les médias audiovisuels», avant de mettre en exergue la nécessité de «la mise en valeur du secteur de l'information, notamment public». A cette avancée notable dans l'approche du gouvernement concernant la question de la presse en Algérie, l'on notera également la création d'une coopérative d'éditeurs chargée d'assurer la diffusion à travers le pays. Sur un autre plan, le dispatching de la publicité étatique sera revu selon les règles commerciales. Dans un souci d'équité, certains quotidiens de faible tirage ne bénéficieront pas du même quota que ceux de gros tirage. Le groupe de travail devra également se pencher sur la publicité privée. L'absence d'un texte de loi, gérant le très important flux financier généré par la publicité, a débouché sur une situation «inconvenante» pour le pays, qui voit une bonne partie de la manne publicitaire privée, gérée par des boîtes étrangères, avec tout le risque que cela suppose en termes de «rapatriement de devises» à l'étranger, sans qu'il y ait une contrepartie de production ou de création effective d'emplois. Le vide juridique «saigne» le Trésor public est-il ainsi souligné. L'approvisionnement du papier pose, également, problème à l'Etat. D'ailleurs, lors du brainstorming de juillet 2006, le ministre de la Communication avait installé cinq ateliers. Ils s'articulent essentiellement autour de la réforme du financement du secteur public, la dépénalisation des délits de presse, la loi sur l'information, le statut particulier du journaliste, l'accès aux sources d'information, l'ouverture du champ audiovisuel, le déblocage du fonds d'aide à la presse, la diffusion, l'impression et la publicité ainsi que les relations presse-institutions. Aussi, l'on sent dans le discours du ministre de la Communication, depuis son installation à la tête d'un département, de loin l'un des plus «complexes», une réelle volonté d'aller de l'avant. Et aussi de rétablir la confiance entre les pratiquants du secteur des communications et les institutions.