Le ministre de l'Energie et des Mines a formellement nié l'existence d'un conflit entre Sonatrach et Anadarko Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a totalement nié l'existence d'un litige entre la compagnie Sonatrach et son homologue américaine, Anadarko. Interrogé en marge de la 3e édition sur l'évaluation des puits tenue à l'hôtel Sheraton, le ministre a donné une version des faits divergente de celle d'Anadarko. «Il n ‘y a pas de conflit entre Sonatrach et Anadarko», a déclaré clairement le ministre. Ces précisions ont été rendues nécessaires après que la compagnie américaine a rendu public un conflit latent avec Sonatrach au sujet de l'application des taxes sur les bénéfices exceptionnels. En effet, la compagnie américaine avait dévoilé, il y a quelques jours seulement, qu'elle est en désaccord avec Sonatrach au sujet de l'application de ces taxes. Ces dernières ont été introduites, rappelons- le, par l'amendement de la loi sur les hydrocarbures, appliquée depuis le 1er août 2006 et qui portent sur les contrats signés dans le cadre de la loi 86-14. A travers cette déclaration, le ministre tient à répondre directement à ses partenaires qu'aucune concession ne sera faite sur ce point. «La taxe prévue par la loi sera appliquée à tout le monde et non pas seulement à Anadarko», clame Chakib Khelil sans pour autant donner des explications sur le mode d'application. Or, selon Anadarko, le problème ne se poserait pas si la taxe est imposée sur la valeur de la production avec un prix du baril supérieur à 30 dollars, mais si la mesure est appliquée sur la totalité de la production cela pourrait devenir une source de conflit avec Sonatrach. Faisant l'impasse sur ce point, le ministre s'est contenté d'expliquer que dans les contrats régissant le partage de production, Sonatrach est l'agent fiscal. «Cette taxe sera recouverte par Sonatrach, en tant qu'agent fiscal pour le compte de ses partenaires, et ce, à partir du mois de mars de l'exercice 2006» a-t-il souligné. D'ailleurs, et se basant sur des informations qui lui sont parvenues, M.Khelil a souligné que la société américaine «a voulu informer ses actionnaires qu'elle avait émis des provisions de 100 millions de dollars» pour cette taxe, qualifiant cela de «positif». «Je n'ai pas entendu qu'Anadarko n'était pas d'accord», a insisté le ministre. Il a estimé que le montant de cette taxe serait de 500 à 600 millions de dollars en 2006 et d'un milliard de dollars en 2007. Le président-directeur général de Sonatrach, Mohamed Meziane, a soutenu les propos de son ministre en réaffirmant que Sonatrach est chargée par l'Etat, en tant qu'agent fiscal, de l'application de cette taxe. A la question de savoir sur quelle base sera appliquée cette loi, il dira brièvement que «Sonatrach applique la loi, mais ne l'interprète pas». La réaction brutale du département de l'énergie va certainement irriter la compagnie américaine et risque de jeter de l'huile sur le feu. Le président-directeur général d'Anadarko, Richard Holmes n'a pas écarté le recours de sa compagnie à l'arbitrage international en cas d'échec des négociations avec Sonatrach, après la fin du processus établi, qui permet de résoudre le conflit à l'amiable. La compagnie menace même de revoir ses investissements en Algérie en cas de non-règlement du problème des taxes. Sur un autre plan, le séminaire de deux jours avait pour objectif de faire le point sur les réserves minières et d'évaluer l'introduction des technologies de pointe dans l'industrie pétrolière. Un ouvrage récapitulant les réserves minières de l'Algérie et illustrant les dernières technologies de l'ingénierie pétrolière appliquées en Algérie a été réalisé par la compagnie Schlumberger en collaboration avec Sonatrach. Le ministre a indiqué que grâce à l'utilisation des nouvelles technologies on sait que les réserves actuelles sont au même niveau que celles des années 70. Schlumberger a présenté ses dernières innovations dans le domaine de l'exploration et de la production.