Que va-t-il advenir de la publication arabophone Echourouk à l'issue de l'audience prévue demain à la cour d'Alger et se rapportant au procès en appel dasn lequel ce quotidien d'information est «accusé» de diffamation à l'encontre du Guide libyen Maâmmar El Gueddafi? «Accusé», le terme paraît, pour ainsi dire, dépassé. En effet, le quotidien Echououk a déjà été frappé d'une lourde condamnation qui, fort heureusement, n'était pas exécutoire. Lors de la première comparution que le tribunal d'Hussein Dey a abrité en date du 31 octobre dernier, la sentence était tombée tel un couperet. Le tribunal venait, ce jour-là d'infliger des peines de six mois de prison ferme à l'encontre du directeur de la publication d'Echourouk, M.Ali Fodil et de la journaliste Naïla Berrahal, auteure des articles incriminés. Cette première condamnation était assortie d'une amende de 20.000DA, dont devait s'acquitter chacun des deux inculpés. Le tribunal a, par ailleurs, ordonné la fermeture d'Echourouk pour une durée de deux mois en sus d'une amende de 50.000DA à titre de dommages et intérêts. S'en suivit un large mouvement de solidarité. C'est le cas des partis politiques à l'image du PT et du RND. L'élan de solidarité manifesté à l'égard de ce quotidien et de son personnel s'élargissait de jour en jour au point où ce procès inédit était le centre des discussions. Rappelons que le directeur de ce quotidien, M.Ali Fodil et la journaliste Naïla Berrahal ont été poursuivis pour diffamation et injures dans deux articles publiés au mois d'août dernier traitant de la réaction hostile des Touareg algériens de Tamanrasset et des environs au projet initié par la direction politique de la Jamahiria de créer un Etat sahélien à cheval entre trois pays de la région, à savoir l'Algérie, le Mali et le Niger. Un projet évoqué à Tombouctou (Mali) lors de la cérémonie de célébration du Mawlid Ennabaoui (naissance du Prophète Qsssl), par M.Maâmar El Gueddafi, lui-même, qui a appelé à l'unité des Touareg de tous les pays. Sujet largement commenté par la presse internationale qui ne pouvait pas rater une telle opportunité. Peu après la parution des deux articles sus- évoqués, une requête a été déposée par le représentant du Guide libyen à Alger, M.Abdelmoula Salem Ghodbane, secrétaire du bureau de l'amitié arabe algéro-libyen. La partie plaignante a demandé, rappelle-t-on encore, à ce que la publication fasse paraître «un démenti officiel dans dix journaux nationaux et de garder le droit de demander des réparations». Toujours est-il qu'à l'issue du premier jugement, le collectif d'avocats du quotidien Echourouk a aussitôt engagé une procédure d'appel. L'audience qui aura lieu après-demain est, certes attendue par beaucoup de citoyens qui seront, assurément, nombreux à venir témoigner leur solidarité au quotidien Echourouk qui, en un mot comme en mille, n'a accompli que sa mission d'informer.