Le premier rapport d'analyses toxicologiques menées au laboratoire du CHU de Bab El-Oued et effectuées sur le défunt Ahmed Merah, l'un des premiers éléments actifs du MIA, ancien patriote et membre de la commission Issad, a révélé une forte concentration de substances actives dans le sang et l'urine. Il s'agit d'un agent actif antidépresseur, appelé Lamoxyl, de l'Amithryphilitile, ainsi qu'une vigoureuse dose d'acide salicylique utilisé pour la production d'aspirine. Selon les spécialistes, le premier agent concentré dans les urines est préconisé pour les patients dépressifs et souffrant de crises d'anxiété aiguë. «En cas d'overdose, nous indique l'un des spécialistes, il peut produire des troubles menant à la perte totale de conscience dus à des sortes de corpuscules blancs qui envahissent le sang.» Pour le second agent détecté à son tour dans le sang, c'est simplement un agent actif dangereux. Cet acide est fatal en cas de forte dose, notamment pour les ulcéreux. Dans la plupart des cas d'overdose, il provoque des lésions entraînant une hémorragie interne. La mort de Ahmed Merah, dans de telles conditions, a fortement secoué sa famille qui soupçonne qu'il a été «minutieusement assassiné». «Notre père n'est ni un drogué, ni un dépressif ! Nous attendons avec impatience le rapport détaillé de l'autopsie et nous n'avons pas encore tout dit», nous a déclaré son fils aîné, ajoutant que le rapport en question «les aidera à établir des liens et confortera certains soupçons que nous divulguerons au moment opportun». Selon les déclarations du fils de Ahmed Merah, l'enquête commence à se profiler sérieusement. Bien que la famille n'ait pas eu une copie intégrale du rapport d'autopsie, il n'en demeure pas moins que les services concernés ont pris les choses en main. «L'on s'attend à ce que les enquêteurs passent pour prendre quelques affaires et documents du défunt pouvant servir à dénicher des détails utiles à l'enquête». Les services de la Dgsn et du commissariat central ont déjà auditionné les parents du défunt. Ahmed Merah est décédé mardi dernier après deux jours de coma. Avant d'être transféré à l'hôpital Mustapha-Bacha, Ahmed Merah avait commencé à vomir montrant des signes de détérioration de son état de santé inhabituels malgré son diabète. S'agit-il d'un empoisonnement? Qui profitera de la mort de ce personnage complexe et controversé? Difficile de le dire. Cet homme, l'un des premiers hommes qui ont connu les maquis du fameux Bouiali dans les années 80, tenait à donner une touche à l'histoire récente de l'Algérie. Une histoire qui est en liaison directe avec son parcours, comme s'il y avait un accord tacite avec son destin. En bref, il aimait laisser des traces derrière lui sans donner l'occasion à qui que se soit de le rattraper. A son actif plusieurs livres véhéments dénonçant la corruption et le monde des généraux, le terrorisme, des écrits qui n'ont et ne laisseront personne indifférent, aussi bien dans le monde de la justice que dans les milieux islamistes. Il termine comme conseiller aux affaires terroristes et consultant technique au sein de la commission Issad chargé d'enquêter dans les tristes événements de Kabylie. Même à titre posthume, Ahmed Merah semble toujours déranger.