La décision vient en application du texte interministériel élaboré dans ce sens, l'année précédente. Suite à la découverte de nouveaux foyers d'influenza aviaire, l'Algérie a annoncé la suspension des importations de volailles en provenance de tous les pays affectés. C'est ce que nous a affirmé hier le sous-directeur de la santé animale au ministère de l'Agriculture, M.Karim Boughanem. Selon lui, un texte interministériel a été élaboré l'année précédente stipulant qu'en cas de déclaration du virus, l'importation des intrants avicoles (poussins et oeufs à couver) des pays atteints par cette maladie sera immédiatement interdite. Le représentant du ministère nous a affirmé que les oeufs et le poulet de chair ne sont pas importés mais sont produits dans notre pays. Parmi les pays affectés récemment par cette pandémie et dont l'Algérie est importatrice figurent la Hongrie et l'Angleterre. La même décision a été prise en 2003, lorsque le virus est apparu en Hollande et en Allemagne. Ces mesures se sont, par la suite, étendues pour atteindre, à partir de 2004, tous les pays asiatiques, puis prolongées en 2005 et 2006 lorsque notre pays a suspendu ses importations de France. Notons que l'Algérie dépend, également, du marché extérieur pour l'importation de la matière première (maïs, soja et reproducteurs). Le problème qui se posera avec acuité, c'est que parmi les pays traditionnellement fournisseurs de ces facteurs de production figure la Hongrie qui est actuellement en quarantaine. La crainte des responsables se situe, également, dans le manque de production de poulets sur le marché national avec l'augmentation des prix des poussins et des oeufs sur les marchés internationaux. Le même scénario de l'année précédente risque donc de se répéter. En 2006, notre pays a connu une forte baisse de la consommation de la volaille, synonyme de grave crise caractérisée par la faillite de certains éleveurs. Dans le marché national elles sont plus de 100.000 familles algériennes vivant de l'élevage des volailles. Selon certaines estimations, près de 80% des éleveurs ont arrêté leur activité. Les pertes dans la filière avicole étaient estimées à 200 millions de dollars. La consommation de la viande blanche avait enregistré, durant cette période, une baisse de 70%. Actuellement, la production de la viande blanche est de 200.000 tonnes. Entre 7 et 8 kilos sont consommés par habitant et par an, alors que nous étions à 12 kg/h/an dans les années 80. Les normes internationales sont de 25kg par h/an. Concernant les oeufs, l'on apprendra que l'Algérien consommait, aux débuts des années 90, quelque 120 oeufs par an. Actuellement, le niveau de consommation se situe autour de 80 oeufs/h/an.