Cette année, c'est à Dar El Imam à Alger qu'a eu lieu la célébration officielle de cette Journée. Pour M.Bouteflika, la longue lutte de ces fidèles a été le rempart inébranlable qui «a barré la route à tous les opportunistes qui tentent de porter atteinte à l'unité de la nation et à sa souveraineté». «Au-delà de la symbolique qu'elle représente, la Journée du chahid renferme en soi les principes de magnificence, de pureté, de gloire et de grandeur», affirme le chef de l'Etat dans un message adressé, hier à l'Organisation nationale des moudjahidine. Avant de poursuivre que les principes fondateurs de la lutte armée, «incitent tout un chacun à rester fidèle et à prier pour les martyrs, ces alliés de la justice qui ont sacrifié ce que l'homme a de plus cher dans cette vie, pour obtenir, au prix de leur sang, la souveraineté et la liberté de leur patrie et qui ont préféré le martyre aux joies de la vie pour recevoir la rétribution suprême du Tout-Puissant», a souligné le président de la République dans sa lettre. Cette année, c'est à Dar El Imam à Alger qu'a eu lieu la célébration officielle de la Journée nationale du chahid fixée au 18 février de chaque année. En présence de membres du gouvernement, de personnalités politiques et historiques, ainsi que de parlementaires, le chef du gouvernement, M.Abdelaziz Belkhadem, a présidé la cérémonie de commémoration de cet événement historique. Il a déclaré à cette occasion que «l'Algérie d'aujourd'hui demeure fidèle au serment fait aux martyrs qui ont fait gloire et fierté à leur patrie». Par ailleurs, le chef de l'Exécutif a souligné devant les enfants de chouhada, dont l'organisation (Onec) fête le 8e anniversaire de sa création sous le thème «Fidèles à la nation des martyrs», le noble héritage légué par leurs pères. De Tamanrasset à Alger, rien n'a changé. Une journée presque ordinaire, n'étaient le caractère protocolaire et le zèle un peu plus marqué qui anime certains officiels à l'occasion de cette manifestation commémorative d'une extrême importance par sa forte charge symbolique. Les organisations nationales des enfants de chouhada écument le territoire national à l'occasion de cette journée. L'opportunité pour elles de se manifester afin de faire pression sur les pouvoirs publics pour la mise en application de la loi sur le «chahid et le moudjahid» afin que leurs ayants droit puissent bénéficier des décisions prises par l'Etat en leur faveur. Cette forme de reconnaissance transformée en privilèges, si elle était compréhensible voire même nécessaire au lendemain de l'indépendance, où les épouses de chouhada se sont retrouvées livrées à elles-mêmes avec des enfants en bas âge-certaines d'entre elles étaient même des femmes de ménage. Aujourd'hui, elle apparaît comme désuète venant de ces enfants de chouhada aujourd'hui en âge d'être grands-parents. Toutes les occasions sont à saisir pour faire étalage d'un nationalisme verbalement et soigneusement entretenu, des mots égrenés comme un chapelet, choisis et mécaniquement appris. La flamme patriotique s'entretient certes et doit être jalousement gardée mais pas ostentatoirement exhibée. Personne n'a le monopole du patriotisme, pas même une organisation structurée adoubée par les pouvoirs publics, pas même cette «famille révolutionnaire» qui, par un curieux tour de passe-passe et au nom d'une légitimité historique héritée, s'est érigée en gardienne des constantes et des symboles révolutionnaires. Pourtant, le peuple était le seul héros, même si les héros de la glorieuse guerre de Libération n'en sont que ses symboles. «Mettez la révolution dans la rue, et le peuple s'en emparera». C'est là le legs d'une des figures les plus attachantes de la Révolution, Larbi Ben M'hidi.