La réunion qu'ont eue dimanche, les praticiens spécialistes de santé publique avec M. Aberkane, ministre de la Santé, est plutôt concluante Les deux derniers points de la plate-forme de revendications des blouses blanches sont désormais satisfaits. Bien que le premier, à savoir le volet statutaire et indemnitaire, reste encore sous l'emprise du suspense. Pour quarante-huit heures, encore. A l'issue de cette réunion de début de semaine axée sur la plate-forme de revendications du Snpssp, à la lumière des explications fournies à la suite de la lettre adressée au syndicat par M.Aberkane, le ministre de la Santé et de la Population s'engage, avant la date butoir du 30 mars 2002, à appliquer stricto sensu le statut des établissements de santé publique. Un premier résultat positif pour les spécialistes puisque la mise en oeuvre stricte de ce statut va permettre de dégager des services et des hôpitaux de santé publique aux praticiens spécialistes afin de leur permettre d'être opérationnels sur le territoire national, particulièrement dans les grandes villes. Les modalités de mise en oeuvre des dispositions des statuts des établissements publics de santé feront donc l'objet d'une évaluation avant la fin du mois de mars 2002. Cette évaluation permettra de faire le point également sur l'encadrement: chefferie de service et chefferie d'unité et normalisation des effectifs en spécialistes. Cette évaluation consacrera l'application des décrets du 2 décembre 1997 régissant le statut des établissements publics de santé: secteurs sanitaires, établissements hospitaliers spécialisés et CHU. Ce qui veut dire que le praticien spécialiste jouera son rôle plein et entier au sein des établissements où il sera affecté. La déclaration commune paraphée par les deux parties (mini- stère de la Santé-Snpssp) stipule également l'actualisation et l'évaluation des comités consultatifs médicaux et l'application de la réglementation relative à la participation des spécialistes de santé publique. Ainsi, la réglementation régissant les établissements de santé publique et à laquelle ont appelé les spécialistes depuis 15 ans, verra le jour à partir du 30 mars prochain. Concernant le volet statutaire et indemnitaire, premier point du cahier de revendications du Snpssp, le dossier sera communiqué sous peu (quarante-huit heures) au syndicat à l'effet de permettre une pleine connaissance du contenu de l'avant-projet et le recueil de l'avis et des propositions du Snpssp qui formulera ses observations en relation avec le ministère de la Santé et de la Population. Ce dossier délicat fait l'objet de négociations entre la tutelle et le syndicat depuis plus de trois mois. Il a été envoyé à la Fonction publique le 9 octobre avec deux propositions distinctes: celle du ministère de la Santé et celle des praticiens spécialistes. Ces derniers sont, depuis, dans le flou total quant à son contenu exact. Mais dans quelques heures, ils jugeront par eux-mêmes si le document «concocté en haut lieu» répond à leurs attentes et rejoint leurs propositions ou du moins «va dans l'esprit de réhabilitation des spécialistes». Dans sa lettre aux spécialistes, M.Aberkane reconnaît le glissement catégoriel et les indemnités, basés sur 3 critères: le nombre d'années d'études, le diplôme et l'ancienneté. Les spécialistes de santé publique estiment, pour leur part, qu'ils sont les seuls avec les hospitalo-universitaires à avoir le cursus le plus long dans la Fonction publique. Or, paradoxe les praticiens spécialistes avec le cursus le plus long «se retrouvent au bas de l'échelle, n'ayant pas de progression de carrière et vivotant avec un salaire de misère. Les propositions du ministre doivent tenir compte de cela. Et que l'on nous aligne sur les mêmes ‘‘repères'' ceux de la Fonction publique», déclarent-ils. Le ministre, quant à lui, s'engage à appuyer toutes nouvelles propositions à destination du Chef du gouvernement. En attendant d'apprécier la valeur des propositions contenues dans ce dossier, les spécialistes de santé publique ne baissent pas les bras. Ils ne font que geler leur grève et menacent même de la reprendre, si la réponse du Chef du gouvernement n'est pas à leur convenance.