La délinquance juvénile a pris des proportions alarmantes. Devant une stratégie gouvernementale qui n'arrive pas à se concrétiser sur le terrain, l'enfant algérien, un exemple parmi tant d'autres dans le monde, est victime de plusieurs angoisses qui le font souffrir en silence. Son cri de douleur se heurte à un mur érigé par des lois censées le protéger suffisamment contre les différents fléaux. Cette situation préoccupante a attiré l'attention de plusieurs spécialistes ayant débattu, hier, cette problématique à l'occasion du deuxième jour de l'atelier initié par la ministre déléguée chargée de la famille et de la condition féminine, tenu à l'Institut algérien des hautes études financières à Alger. Les chiffres communiqués par des spécialistes concernent la délinquance juvénile, les enfants ayant boudé l'école pour subvenir aux besoins de leur famille, ou encore ceux nés hors mariage sans oublier ces milliers qui présentent un retard psychologique énorme qui ne sont pas des métaphores. Pour Mme Messaoudène de la Sûreté nationale, «il nous faut un plan d'urgence contre la montée de la délinquance juvénile». Le débat s'est axé, aussi, sur la nécessité de réviser les programmes et méthodes de prise en charge de l'enfant en mettant en exergue son intérêt supérieur. Cet intérêt se résume pour l'essentiel à trouver des Instituts spécialisés devant assurer à l'enfant des loisirs en dehors de l'école. «Des instituts existent et travaillent pour la protection de cette frange la plus vulnérable de la société» a précisé Mme Belbey, représentante du ministère de la Solidarité. A se fier à ses propos, le premier projet pilote a permis la création d'un «Samu social» qui rejette l'idée de considérer l'enfant comme un objet. A contrario, dit-elle, c'est à lui de faire son propre projet, voire avenir. Durant le débat, les différents spécialistes se sont rendus compte de la nécessité de privilégier l'approche éducative de proximité et en milieu ouvert ainsi que le renforcement de la stratégie de protection de l'enfant contre la violence dont les chiffres parlent d'eux-mêmes. Alarmants, ces chiffres sont loin de refléter l'inquiétante situation. Le manque flagrant de structures pour la prise en charge psychologique, sociale et juridique, pour de nombreux spécialistes de la santé, est l'une des raisons principales de leur enfermement sur eux-mêmes. S'agissant du rôle de l'école, les spécialistes se sont entendus à ce qu'elle soit la deuxième famille de cet enfant, dispatché entre une dizaine de ministères sans qu'aucun ne lui garantit une prise en charge réelle. L'enseignant, quant à lui, doit lui assurer une éducation spéciale et l'initier à la culture pour l'éloigner de la drogue, de la violence...et de l'alcool. S'agissant d'autres solutions, lucratives soient-elles, l'on révèle le rôle du mouvement associatif. «Il sera un serviteur d'appui et d'accompagnement.» a enchaîné la responsable du département de Ould Abbès. Tous les spécialistes s 'accordent à dire que les pouvoirs publics sont les premiers concernés par ce phénomène et sont donc interpellés, à plus d'un titre, pour trouver les solutions idoines. Pas celles des promesses non tenues, mais des actions concrètes sur le terrain.