C'est un président de parti confiant qui nous parle, dans cet entretien, de sa formation ainsi que des échéances électorales qu'attend le pays. L'Expression: Le président de la République a tranché que les locales ne seront pas jumelées avec les législatives. Comment le FNA a-t-il accueilli cette décision? Moussa Touati: Pour nous, au FNA, la question ne mérite même pas d'être soulevée. Nous avons dès le début, été contre cette proposition. Nous n'avons qu'à saluer la décision du président. Là aussi, je pense même que le chef du gouvernement n'a fait qu'une proposition. Il n'a pas fait de déclaration définitive et officielle sur la question du jumelage. Je dis peut-être que le chef du gouvernement a été mal conseillé sur la gravité de la chose. Car, le lectorat algérien n'a pas atteint cette maturité électorale qui lui permet de distinguer entre les différents enjeux que représente chaque échéance ainsi qu'entre les listes qui seront présentées le jour «J». De l'autre côté, le jumelage entre les deux échéances porte une violation flagrante aux textes de loi et à la çonstitution. Cette dernière confère aux élus un mandat de cinq ans, donc, on doit les laisser mener leur mandat jusqu'à son terme. On ne peut pas les priver de quelques mois, sinon on va toucher également à la volonté du peuple qu'il les a élus. Ca va, automatiquement, porter préjudice à la crédibilité des élections. Le FNA est-il prêt pour entamer une nouvelle épreuve électorale face à de grands rivaux? Le FNA n'attend pas l'approche des échéances électorales pour se préparer et mener des précampagnes. Nous menons une politique à long terme. Nous n'avons pas quitté un seul instant le terrain. Nous étions toujours prêts et à l'écoute des citoyens. Nous avons un programme que nous appliquons et que nous respectons avec nos militants. Donc, ce travail va être récompensé le jour des élections. Je suis sûr que le FNA va, encore, surprendre la scène politique nationale. Peut-on connaître les objectifs de votre formation lors des prochaines échéances? Comme je viens de le dire, nous ne travaillons pas seulement pour les législatives. Nous sommes un parti politique d'opposition qui aspire, donc, à un changement. Nous visons d'abord à nous imposer comme une formation politique qui a son mot à dire sur la scène politique nationale. Nous continuons à militer pour la liberté. Pour les législatives, je dis que notre principal objectif est de faire en sorte de respecter la volonté populaire. Le temps est venu de donner la parole aux citoyens afin d'exercer en toute liberté, leurs droits de citoyen et constitutionnels. Votre parti sera-t-il représenté dans les 48 wilayas? Actuellement, nous sommes présents dans les 48 wilayas à travers les 1031 bureaux communaux. Nous recensons 200.000 militants dont la moyenne d'âge est de 35 ans. C'est un atout très important pour un jeune parti que nous sommes. Nous ne cessons de progresser. Cela, pour répondre à votre question. Donc, je dirais qu'à la lumière de ces données, c'est automatiquement que nous allons mener notre bataille électorale sur l'ensemble du territoire national. Nous avons déjà remis les listes de candidatures aux bureaux de wilayas depuis quatre mois. Quelle analyse fait le FNA sur la situation sociale et économique de l'Algérie? Les Algériens vivent dans des conditions très pénibles. Cette situation est le résultat et le cumul de plusieurs années de mauvaise gestion. L'économie nationale a toujours été gérée par des incompétents. Cette mauvaise gestion a eu des répercussions sur l'organisation sociale. Depuis la transition de l'Algérie du système socialiste au libéralisme, on a mis l'argent de l'Etat entre les mains de gens qui n'assument pas leur rôle envers le pays et les citoyens. Aujourd'hui, ça ne m'étonne pas d'entendre la série de scandales financiers. Je dirais il y a pire que cela, si d'autres dossiers étaient ouverts, tel celui de la Sonatrach. Les Algériens ne savent plus où va l'argent de cette entreprise. Dernièrement, il y avait une contradiction dans les chiffres des revenus du pétrole et du gaz avancés par la Sonatrach, les services douaniers et le ministère des Finances. Donc, le mal est plus profond.