Le chef du RND a brossé un tableau positif sur les progrès réalisés par l'Algérie. Il y avait beaucoup de monde au meeting d'Ahmed Ouyahia, tenu, hier, à Constantine, à l'occasion du 10e anniversaire du RND. Betchine, Mohamed-Cherif Abbès, Guidoum, Zahia Benarous, Mme Flici et l'ensemble des principaux fondateurs du RND. Bensalah s'est contenté de faire lire une lettre aux présents, au même titre que Sidi-Saïd. Annoncé, il y a deux semaines, Liamine Zeroual n'a finalement pas assisté au meeting organisé, hier, à l'occasion du 10e anniversaire de la naissance du RND. Pendant deux semaines, l'ombre de l'ancien président de la République a plané à Constantine. Et tout le monde a commencé à imaginer des scénarii au cas où Liamine Zeroual sortait de son mutisme pour dire tout ce qu'il a dans le coeur. Toutefois, son nom a été évoqué durant tout le meeting, et Ouyahia l'a cité en termes élogieux, au même titre que le général à la retraite, Mohamed Betchine. Ouyahia, qui a parlé pendant plus d'une heure, dans une salle du Centre culturel Al Khalifa, pleine à craquer, a tenu à honorer, de vive voix, la mémoire d'Abdelhak Benhamouda. Pour le numéro un du RND, le nombre des fondateurs de ce parti ne se limite pas uniquement aux vingt-cinq noms publiés par le Journal officiel. Dans un discours où tous les ingrédients du «forcing» électoral étaient réunis, Ouyahia a tenu à annoncer, haut et fort, que c'est grâce à l'Ugta, les moudjahidine, les enfants des moudjahidine, les enfants des chouhada, l'Unfa, les scouts, l'Unpa, l'organisation des retraités de l'ANP et surtout les patriotes, que le RND a pu voir le jour. Un signal très fort qui montre, clairement, l'ancrage électoral du RND, en prévision des prochaines législatives. Mais aussi un message codé en direction de l'autre parti rival qu'est le FLN, car il ne faut pas l'oublier, à force de «chasser» sur le même terrain, les deux formations politiques n'ont pas réussi souvent à éviter les «télescopages». Sur sa lancée aux relents anti-islamistes, le patron du RND n'a pas omis de citer le nom du chef des patriotes, Zidane El Mekhfi comme un symbole éclatant de la lutte antiterroriste. «Nous avons commencé à vaincre le terrorisme en 1997, avec la loi de la rahma et son initiateur Zeroual, puis avec la Concorde civile et enfin la Réconciliation nationale». «Vive le pouvoir!» s'est-il écrié avant d'exprimer son soutien inconditionnel et celui du RND au président Abdelaziz Bouteflika et à l'ANP, car, a-t-il dit, «le pouvoir d'un Etat est sur le terrain». Le patron du RND soutient que c'est Bouteflika qui a, incontestablement, contribué à redorer le blason terni de l'Algérie, c'est, pour lui, l'homme de la paix! Fait très significatif qui montre un peu la qualité des relations entre le RND et le FLN. Ouyahia a parlé de l'Etat et du gouvernement, mais n'a, à aucun moment, cité le nom de Belkhadem. Avouons que ce n'est pas banal. Le chef du RND, qui a brossé un tableau positif sur les progrès réalisés par l'Algérie dans la relance économique et sociale, a évoqué l'affaire Khalifa, la lutte antiterroriste qui, selon lui, doit se poursuivre, et les récents attentats à Boumerdès et Tizi Ouzou. «Boumediene, des générations ne le connaissent pas. Zeroual a quitté le pouvoir, mais Bouteflika est là. Nous en sommes fiers et nous sommes nationalistes jusqu'au chauvinisme», a-t-il déclaré. Ouyahia est remonté dans l'histoire pour évoquer les événements d'Octobre 1988, mais n'a pas cité le nom de Chadli Bendjedid, le président de la République, à l'époque. Comme quoi, dans les discours d'Ouyahia, il faut parfois se servir de décodeur. Pour lui, le pluralisme est un acquis, «mais nous n'avons pas de batterie de recharge». De la part d'Ouyahia, de tels propos ont automatiquement une grande signification, puisqu'il est question d'opposition, même si le chef du RND ne s'est pas étalé sur le sujet.