Des études sur la nappe albienne ainsi que de faisabilité de transfert à partir de cette nappe vers les zones steppiques sont en cours d'élaboration. La détermination des responsables du secteur des ressources hydriques à changer les données actuelles, à savoir la pénurie d'eau due, finalement, à la mauvaise gestion, a été largement exprimée par le ministre de tutelle, M.Abdellaoui, hier, lors du forum d'El Moudjahid. «Il faut dépasser ce phénomène conjoncturel en élaborant une nouvelle stratégie qui répond aux besoins actuels», a déclaré le ministre. Toutefois, M.Abdellaoui a souligné que la réalisation des projets inscrits dans l'actuel programme notamment la construction, le transfert et la jonction des barrages ainsi que la réalisation des forages ne peuvent se faire qu'après la réhabilitation du réseau de distribution qui enregistre actuellement (en raison de sa vétusté) la fuite de 40% ainsi que la création de nouveaux réseaux. L'assainissement des établissements existants est, également, parmi les priorités de cette nouvelle stratégie. Pour ce faire, la participation du secteur privé est indispensable ainsi que le savoir-faire étranger. Cependant, le réajustement tarifaire de l'eau s'impose afin de limiter les dépenses, ce qui est actuellement au stade de l'étude. Cette hausse des prix, précise le ministre, concernera les grands consommateurs. Selon lui, l'amélioration des prestations pousse inéluctablement le citoyen à honorer ses créances. La réhabilitation du secteur exige un suivi permanent avec une gestion des réseaux plus efficace conçue pour le court, moyen et long termes. Le premier responsable du secteur appelle également à la révision des structures du secteur notamment la fusion des 9 établissements au niveau régional, des 26 établissements de wilaya ainsi que les 900 régies communales. Dans ce cadre, «l'Algérienne des eaux et l'Office national d'assainissement suffiront pour la gestion des ressources hydriques», explique le ministre. En outre, la mobilisation des moyens pour la finalisation de projets tels que les retenues collinaires, le captage des ressources (forages) ainsi que les stations de dessalement d'eau de mer font partie du programme. A cet effet, le gouvernement a dégagé une enveloppe de 11 milliards de DA pour la capitale et 10 milliards pour le reste du pays. Pour l'équipement, il lui a consacré une somme de 3 milliards de dinars pour l'importation de stations monobloc de dessalement de l'eau de mer, réservées aux infrastructures touristiques et hospitalières. Ce qui permettra la récupération d'au moins 20.000 à 30.000 m3 d'eau potable. Une véritable chasse aux fraudeurs sera, par ailleurs, déclenchée. La justice sera saisie pour déterminer la nature de la sanction qui leur sera réservée. En effet, les forages illicites sont à l'origine de la surexploitation des nappes qui ont enregistré, ces derniers temps, une baisse de 750 m3. Afin de mener à bien cette mission, le statut de la police des eaux doit être révisé, elle doit également être munie de moyens adéquats pour mener à bien son travail, déclare le ministre. Pour mettre fin à tout le chahut qui règne au sein de la scène médiatique concernant l'exploitation de la nappe albienne par la Libye, le ministre a souligné que celle-ci n'est pas encore déterminée et le volume d'eau qu'elle emmagasine est inconnu. Il rassure, par ailleurs, que ce pays n'a pas touché à cette nappe. Cependant, les nappes frontalières sont gérées d'une manière rationnelle par les pays concernés. Des études sur la nappe albienne ainsi que de faisabilité de transfert à partir de cette nappe vers les zones steppiques sont en cours d'élaboration. Le problème d'envasement a été également abordé par M. Abdellaoui. Il a évoqué un taux de 10 à 11%. Remédier à cela demeure difficile étant donné que 1 m3 de dévasement exige 2 m3 d'eau ce qui est, pour le moment, impossible vu la pénurie de cette ressource. Le nouveau programme prévoit cependant la construction de nouveaux barrages avec une étude préalable de lutte contre l'envasement. Enfin, il faut noter que le plan Orsec est toujours maintenu à raison d'un jour sur trois jusqu'à nouvel ordre, déclare le ministre.