Données n De 2004 à 2007, 76 établissements universitaires ont été réhabilités et 770 licences (spécialités) créées dont 612 académiques et 158 professionnelles. Ce sont les chiffres avancés par le directeur de la formation supérieure graduée, Mustapha Haouchine lors de la journée d'étude consacrée à l'évaluation des réformes et perspectives du secteur de l'enseignement supérieur qui a eu lieu jeudi au sein du ministère à Alger. Après trois ans de mise en application de la réforme LMD, (licence, mastère, doctorat) l'heure est au bilan. La première vague de diplômés (licenciés) du nouveau système sortiront au mois de juin prochain. Dans son allocution, Rachid Harraoubia, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a déclaré que «l'université algérienne doit être au niveau des nouvelles exigences mondiales en matière d'enseignement et de formation». Il regrette le fait que l'Algérie soit «en retard» par rapport à ses voisins maghrébins dans l'application du nouveau système LMD. A un moment, le ministre s'est dit indigné de ce qui a été rapporté par les journaux concernant l'abandon du système LMD dans certains pays européens comme la France. «Ce n'est que de la désinformation et c'est irresponsable», a-t-il martelé. Selon lui, la réforme en question est la seule alternative pour sortir de l'enseignement précaire dont souffre l'université actuellement. Le ministre assure que toute proposition de la part des enseignants ou des étudiants est la bienvenue. «La nouvelle méthodologie consiste à ce que les propositions proviennent de la base» renchérit-il. Pour les établissements universitaires qui ne seront pas en mesure d'accueillir ce nouveau système, le ministre leur accorde le droit de continuer dans l'ancien système «avec ce que cela impliquera comme problèmes». Le nouveau système se veut plus adapté aux enjeux socio-économiques et permettra de renforcer la relation entre l'entreprise et l'université. Par ailleurs, pour les problèmes liés au quotidien de l'enseignant, qu'il s'agisse du logement ou des salaires, «c'est réglé», affirme le ministre. «La tutelle fait en sorte de faire évoluer le niveau de vie de l'enseignant pour lui assurer un cadre plus adapté au rôle qu'il joue dans le développement de la société». Il félicite les syndicats qui ont pu obtenir pour les professeurs les hausses de salaires «les plus élevées de la Fonction publique». Rien de plus normal d'après lui, estimant que le corps enseignant représente l'avenir et l'assurance de la période de l'après-pétrole. Le ministre annonce que des assises nationales se dérouleront en mai prochain. Elles seront l'occasion de finaliser les mastères (magistères) et de faire l'évaluation et l'ajustement du système LMD en entier.