Selon les avocats de la défense, les procédures de détention préventive n'ont pas été respectées. Le 24e épisode du procès Bcia a été marqué par la remise en cause, en bloc, de la défense de Oualla Abderrezzak et de Sahraoui, des mécanismes ayant été les supports du chef d'inculpation qu'encourent les deux prévenus, et plus particulièrement dans le premier cité, à commencer par l'instruction, jusqu'à l'expertise. D'emblée, Me Djaber, qui devait dresser dans sa plaidoirie, la genèse technique de l'affaire, a martelé en déclarant: «A côté du scandale financier, il y a un scandale judiciaire», «le dossier a mal débuté», ajoute-t-il en soulevant les vices de forme qui ont accompagné le dossier d'instruction des deux mis en cause, notamment en matière de détention préventive. Et soutenant sa thèse, l'avocat a signalé que ces procédures d'instruction ont été émaillées par plusieurs contradictions. Il s'agit de «la détention arbitraire et anticonstitutionnelle de son client» dont les «dispositions n'ont pas été respectées». La détention préventive ne doit pas dépasser quatre mois, or, ajoute Me Djaber, «les cas d'Oualla Abderrezzak et Sahraoui ont été édifiants». Remontant rétrospectivement jusqu'au 22 octobre lorsque les deux prévenus ont été arrêtés au mois de février 2004, la défense des deux mis en cause a formulé un pourvoi en cassation demandant la liberté provisoire de leurs clients, sauf que 48 heures avant l'expiration du délai, le juge d'instruction notifiera le maintien préventif des deux accusés. «Cet état de fait a attenté à la liberté des citoyens détenus, car on ignore même le préambule de l'arrêt de renvoi», a expliqué Me Djaber. Ce point, notamment dans l'aspect technique des procédures judiciaires, «n'honore nullement la justice», a clamé l'avocat offusqué. Par ailleurs, le même avocat, reviendra ensuite à l'expertise, et d'un air intransigeant, rappellera que le «procureur, lors de son plaidoyer a salué l'expert, car l'expertise a été aussi un réquisitoire». Expertise que l'avocat qualifie de violation des procédures judiciaires du fait que l'expert a scindé son rapport en deux, qualifiant le cas de Oualla d'effet de cavalerie, à travers les virements permanents et de compte à compte effectués par ce dernier et Addou Samir de la Sotrapla. Le même avocat rappellera, toujours dans sa plaidoirie, que le plaignant, qui est le directeur régional de la BEA, Baghdadi Djamel, n'a pas cité dans sa déposition son client. Un arsenal d'avocats s'est constitué pour la défense de Oualla, accusé pour complicité dans la dilapidation des deniers publics. Parmi ces derniers, figure Me Medhoune, qui, au début de la séance d'hier a estimé inconcevable de juger pour un tel chef d'inculpation, les accusés, présentés en l'absence des auteurs principaux, désignant les Kharoubi. Etant donné que la Cour suprême n'a pas encore statué sur les pourvois en cassation formulés par les Kharoubi, quel sera l'avenir des 43 prévenus se trouvant actuellement dans le box des accusés, s'interroge Me Medhoune. Revenant à son client, après que le juge l'ait rappelé qu'il assure la défense de Oualla, l'avocat se voulant à la fois attirant, d'une part, et agissant, d'autre part, sur le cours du procès, renseignera l'assistance sur le fait que les 40 milliards de centimes atterris dans le compte de son client via celui de Addou Samir, est le résultat d'une erreur professionnelle. Eventualité que n'a pas écarté l'ex-directeur de l'agence de Medioni à son audition. Et que son client n'a, en aucun cas, été redevable ni de la BEA ni de la Bcia. Et que les 190 virements survenus en 3 ans entre Addou et Oualla sont dus à l'intensité des transactions commerciales entre ces derniers. Le même Oualla est, également, accusé pour avoir attiré des clients et d'avoir utilisé son compte bancaire comme intermédiaire dans les opérations de transfert des montants vers d'autres clients attirés. A défaut d'une loi qui interdit ou qui châtie un tel comportement, l'avocat a basé son plaidoyer sur le fait que son client n'a causé aucun préjudice à la BEA.