La route du développement passe par le développement de la route. En prévision du Congrès mondial de la route prévu à Paris en septembre prochain, les pays africains se concertent pour parler d'une seule voix. Une concertation jouissant, désormais d'un cadre officiel, en l'occurrence le comité technique issu des recommandations du Congrès africain de la route (CAR) ayant abrité ses premières assises en décembre 2006 à Alger. M.Amar Ghoul, ministre des Travaux publics, désigné depuis l'année écoulée à la présidence du CAR, a procédé, hier, à l'installation dudit comité technique. La désignation des membres de cette structure a été précédée par une brève allocution du ministre algérien dans laquelle étaient mentionnés, en première ligne, les besoins du continent africain en termes d'infrastructures routières. Lesquelles infrastructures sont, de l'avis de M.Ghoul, les seules voies de communication pouvant assurer un développement pérenne du continent noir. «La route du développement passe par le développement de le route» s'est ainsi exprimé le ministre des Travaux publics en mettant l'accent sur le besoin impératif de moderniser le réseau routier africain à même de permettre le désenclavement de nombreuses localités relevant de plusieurs pays. «Il existe parmi ces localités, celles qui sont distantes de plus de 1800km du réseau routier», a-t-il notamment argué avant d'enchaîner sur le taux d'accessibilité des Africains à ce même réseau qui est de l'ordre de 2,7km pour quelque 20.000 personnes. En effet, comme preuve indéniable attestant de l'état défectueux des routes africaines, Amar Ghoul avance le fait que moins de 10% de la totalité du réseau africain est bitumé. D'ailleurs, et s'agissant de l'utilisation du bitume dans le monde, l'Afrique ne bénéficie que de 2 à 3 millions de tonnes parmi les 100 millions de tonnes de bitume exploitées annuellement à l'échelle mondiale. Ainsi, à l'occasion du prochain Congrès mondial de la route, l'Afrique aspire à parer à toutes ces carences et ce via un plaidoyer dont l'élaboration est l'affaire du comité technique du CAR représenté par 22 pays africains et chapeauté par l' Algérie en la personne de son ministre des Travaux publics.