La rencontre, très attendue entre le Président de la République et les dialoguistes «contestés», qui se tiendra incessamment, et la date des élections législatives fixée par le Conseil des ministres ont été, hier, les principaux sujets abordés dans les discussions entre citoyens. Des commentaires suscités ressortent un espoir et une inquiétude chez de nombreux citoyens qui restent profondément partagés sur la lecture de ces deux événements. En effet, nombreux sont les citoyens confiants qui pensent que la date de la tenue des élections législatives fixée au 30 mai prochain est un prélude à l'annonce, par le premier magistrat du pays, à l'issue de sa rencontre avec les délégués dialoguistes, d'importantes mesures d'apaisement à la hauteur des revendications des citoyens. Cette rencontre, première du genre depuis le début des événements en Kabylie, suscite beaucoup d'espoirs chez les citoyens, notamment de la voir élargie à l'autre tendance radicale du mouvement citoyen pour peu que les uns et les autres fassent preuve de réalisme. Pour beaucoup d'observateurs, «si le pouvoir n'est pas sûr de faire aboutir le dialogue, il n'annoncerait pas la date des élections au risque de subir un échec cuisant». A noter également un certain scepticisme perceptible chez d'au- tres personnes qui, tout en qualifiant ces dernières mesures d'«insuffisantes», restent pessimistes tant les positions des uns et des autres n'ont pas évolué d'un iota. Le «tout ou rien» de l'interwilayas ne laisse pas de place à l'espoir. Bien au contraire, nous disent certains, «quelles que soient les mesures qui seront prises, elles ne pourront qu'être rejetées», compte tenu des positions précédentes de l'aile radicale du mouvement citoyen. La remarque, qui revient souvent à propos des élections et qui dénote une certaine méfiance proche de celle exprimée par les animateurs de l'intercommunale, peut être résumée par la réaction de cet enseignant: «L'empressement du pouvoir à retenir une date pour les législatives n'est qu'une tentative de mettre tous les acteurs politiques devant le fait accompli.» En tout état de cause, l'annonce de la date des élections législatives, même si elle ne suscite pas l'enthousiasme d'autrefois, est perçue chez le citoyen comme une assurance affichée par le pouvoir quant à une maîtrise de la situation qui tend vers une issue favorable de la crise en Kabylie.