Le jour où il se présentera à la FAF, il faudra bien qu'il apporte des preuves à ce qu'il dit. Alors que la fin de saison sportive approche à grands pas, les habituelles accusations de corruption dans le football refont surface. Jeudi dernier a eu lieu le derby de la ville de Constantine remporté par le CSC face au MOC sur la plus petite des marges (1-0). Au cours de cette rencontre, le joueur du MOC, Hamza Boulemdaïs, a raté un penalty ou, du moins, c'est le gardien du Chabab qui s'est interposé à son tir. A la fin de la rencontre, le président du Mouloudia, Messaoud Bourfaâ, ne s'est pas gêné devant la presse de s'en prendre à son joueur qu'il a traité de tous les noms allant jusqu'à affirmer qu'il «n'était qu'un combinard qui a vendu le match au CSC». Si on l'a bien compris, Boulemdaïs a raté volontairement le penalty en question. Cette sortie médiatique du responsable du MOC n'a pas laissé insensible le syndicat des footballeurs professionnels algériens (Snfpa) qui a, aussitôt, émis une vive protestation auprès de la FAF à laquelle il a adressé un courrier. Selon ce que nous avons appris, le syndicat a été particulièrement outré par certains des propos de Messaoud Bourfaâ qu'il qualifie «d'obscènes» à l'encontre de Boulemdaïs. Il semblerait qu'à la fédération on ait pris très au sérieux cette affaire puisqu'on a assuré le Snfpa que le président du MOC allait être convoqué par la commission fédérale de l'éthique et qu'il va devoir justifier ses accusations, faute de quoi, il encourt une très lourde sanction. De son côté, l'organisation syndicale n'écarte pas l'éventualité d'inviter le joueur à porter plainte contre son président pour qu'elle puisse se porter, par la suite, partie civile. Un fois de plus, on assiste à un dérapage d'un responsable d'un club de football, lequel pourrait, dans un mois, affirmer qu'il s'était exprimé sous l'effet de la colère. Cependant, en la circonstance, Messaoud Bourfaâ, a dépassé les limites puisque, si l'on en croit les propos rapportés par un de nos confrères, il a touché à la dignité de Boulemdaïs. On peut se montrer colérique, cela ne nous permet pas de toucher à la respectabilité d'un individu, fût-t-il un joueur qui a raté un penalty. En cela, Bourfâa a commis un grave impair d'autant qu'il s'en est pris à d'autres joueurs, accusés, eux, d'avoir «trempé dans la magouille». Du reste, il va bien lui falloir apporter les preuves que Boulemdaïs est bien le joueur dont il dit que c'est «un combinard». Il est heureux qu'il ait été rattrapé par son entraîneur, Rachid Boufas, qui a, certes, exprimé son regret de voir son équipe battue, mais à aucun moment, il n'a accusé Boulemdaïs d'avoir «triché». Il va, d'ailleurs, devoir s'opposer à Bourfaâ car celui-ci exige que le joueur ne soit plus aligné. Boufas ne peut pas, en technicien qu'il est, se passer des services d'un élément qui,, en d'autres temps, a rendu d'énormes services au club, notamment en inscrivant quelques buts importants. Le MOC, qui a raté l'accession en division1, mais pas à cause de sa défaite face au CSC, n'avait vraiment pas besoin d'un tel scandale.