Le chef du gouvernement a qualifié d'irraisonnable l'attitude des candidats changeant de parti pour pouvoir se présenter aux élections. Comme à chaque échéance électorale, le sujet de la corruption et l'achat des voix reviennent sur le devant de la scène. Aussi, l'achat des voix des électeurs est en passe de devenir le sport préféré des candidats à la députation. Un phénomène que le chef du gouvernement a dénoncé, tout en reconnaissant son existence au sein même de son propre parti, le FLN, dont il est le secrétaire général, lors de son intervention, mardi soir dans l'émission «Essamim» de la télévision nationale. Pour Abdelaziz Belkhadem, «la pratique ne cesse de prendre de l'ampleur et de gagner du terrain dans notre société et au sein même des partis politiques», a-t-il souligné avant de préciser que ce phénomène n'est pas l'apanage du FLN. Dans le même ordre d'idées, Belkhadem a qualifié l'attitude, des candidats changeant de parti au motif que ce dernier a refusé leur candidature, d'«irraisonnable» et les partis les accueillant de «mères porteuses». Interpellé sur une éventuelle participation du mouvement El-Islah, Abdelaziz Belkhadem a été catégorique: «Il n'y a aucune intention d'exclure un parti agréé». Pour Belkhadem, «la loi est claire à ce propos et les partis qui n'ont pas tenu leur congrès ne sont pas autorisés à présenter des listes en ce sens qu'ils sont en situation irrégulière». Et d'ajouter «l'affaire du mouvement El Islah est encore au niveau de la justice» avant de rappeler que «le président contesté du mouvement a été reçu par le ministre d'Etat, ministre des Collectivités locales» et que «le dossier est encore à l'étude sur la possibilité de tenir son congrès et de lui permettre de participer à ces élections». Mettant à profit la tribune offerte, le chef du gouvernement a tenu à lever tout équivoque quant à la participation de membres ou de dirigeants du FIS dissous. «Ce parti n'existe plus légalement sur la scène politique», a-t-il clamé ajoutant que la Charte pour la paix et la réconciliation nationale a tranché «les responsables de la tragédie nationale sont interdits d'exercice politique». Concernant la candidature de certains citoyens en dehors de leur wilaya, M.Belkhadem a estimé que l'action parlementaire est nationale. «Nous devons admettre qu'un citoyen puisse se présenter dans une wilaya autre que la sienne». S'agissant du champ médiatique algérien, M.Belkhadem a affirmé que la stratégie de l'information doit être révisée, soulignant que la liberté d'expression est exercée sans complexe. «L'ouverture du champ audiovisuel est inéluctable», dira encore M.Belkhadem sans pour autant avancer la moindre date. Pour ce qui est des poursuites de journalistes, M.Belkhadem a affirmé que nul ne doit être sanctionné pour ses opinions. Le journaliste est en droit de rapporter une information ou d'en faire son propre commentaire, mais il doit se garder de verser dans la désinformation, l'insulte ou la diffamation.