Une rencontre consacrée à la question du financement du Nepad se tiendra prochainement à Alger. Plusieurs chefs d'Etat sont attendus à cet rendez-vous important afin de discuter des contraintes auxquelles fait face ce programme sur le terrain. En effet, ce projet qui a suscité beaucoup d'espoir au niveau du continent africain souffre de l'absence d'un soutien financier. Les promesses d'aide émanant des puissances mondiales demeuraient nettement inférieures aux besoins de financement de l'Afrique. Il faut savoir que le Nepad est scindé en deux principaux volets. D'une part, il y a l'aspect gouvernance que l'on appelle le Maep ou mécanisme africain d'évaluation par les pairs, qui est nécessaire pour la crédibilité du Nepad. Il est mis en oeuvre comme un gage de bonne volonté de la part du continent. D'autre part, il existe des projets qui sont identifiés dans le plan d'action, lesquels n'ont pas vu le jour en raison du manque de financement. Et pourtant, les principaux pays donateurs qualifient de «vision audacieuse et lucide», ce programme. Ils se sont engagés à renforcer le soutien qu'ils apportent au continent sous forme d'assistance, de réduction de la dette et d'échanges commerciaux et d'investissements, afin que le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad) ait plus de chances de réussir que les initiatives précédemment menées. Mais, à mesure que les promesses semblent s'évanouir les unes après les autres, les Africains continuent à se demander de quel soutien ils bénéficieront concrètement. Les quatre présidents africains mandatés par l'UA pour plaider la cause de l'Afrique, à savoir Thabo Mbeki (Afrique du Sud), Abdoulaye Wade (Sénégal) Abdelaziz Bouteflika (Algérie) et Obasanjo (Nigeria) ont été à plusieurs reprises les hôtes du G8, «cela témoignerait de l'attention accrue que la communauté internationale accorde à l'Afrique», soulignent les observateurs. Un intérêt mis en doute par les dirigeants africains. Jeudi, Abdoulaye Wade, président du Sénégal, et Lansana Conté, président de la République de Guinée ont exprimé leur inquiétude «face à la marginalisation de l'Afrique dans le commerce international». Ils ont exprimé «leur vive préoccupation» concernant le Nepad du fait que cette institution, «depuis sa création, n'a enregistré aucun progrès significatif malgré la volonté politique affichée par ses pères fondateurs». De son côté, le secrétaire exécutif du Nepad, Firmino Mucavele, a estimé que la réussite de ce programme dépendra des investissements directs injectés par les pays développés dans ce continent. L'insuffisance des investissements est identifiée comme le principal problème du sous-développement de l'Afrique. Selon les estimations du programme du Nepad, pour parvenir à un taux de croissance annuelle de 7% et réduire de moitié d'ici à 2015 le nombre de personnes vivant dans la pauvreté, l'Afrique a besoin, chaque année, d'environ 64 milliards de dollars supplémentaires. Les partisans du Nepad estiment que cette somme pourrait en grande partie, être obtenue en Afrique, grâce à la hausse des recettes à l'exportation et des investissements étrangers et à l'inversion de la fuite des capitaux. Mais certains dirigeants africains espéraient également recevoir de 10 à 12 milliards d'aide supplémentaire.