L'ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique à Alger, Mohamed Yeslem Beissat, a animé, hier, une conférence de presse, au cours de laquelle il est revenu sur la manifestation pacifique des Sahraouis qui s'est déroulée, mercredi dernier, à El-Ayoun, sous occupation marocaine. Une manifestation violemment réprimée par les forces colonisatrices. Le diplomate sahraoui n'est pas allé par quatre chemins pour dénoncer la politique expansionniste du roi Mohammed VI et réitérer par la même occasion la désapprobation et l'indignation du peuple sahraoui qui continue de subir les affres des soldats et colons marocains, au vu et au su de la communauté internationale. “Alors que les Marocains célèbrent la fête du trône coïncidant avec le retour de l'exil de Mohammed V, les forces royales réprimaient et châtiaient sans gêne aucune les Sahraouies qui réclamaient leur droit à l'autodétermination”, s'est indigné Mohamed Beissat. En effet, des milliers de Sahraouies ont battu, mercredi, le pavé d'El-Ayoun dans l'espoir de faire entendre pour une énième fois leur cause en somme légitime. Ils revendiquaient pacifiquement la tenue du référendum d'autodétermination, prévu pour 1992 et reporté à chaque fois à une date sine die. Les manifestants ont également demandé l'ouverture des territoires occupés aux organisations et à la presse internationales. Aussi, les Sahraouis ont demandé la libération des détenus politiques qui sont au nombre de 40. La machine répressive de Rabat était au rendez-vous. En fait, la réponse ne s'était pas faite attendre, puisque les colonisateurs marocains ont agi comme à l'accoutumée, bafouant la légalité internationale. Le bilan était, selon M. Beissat, lourd : “Des centaines de blessés et plus d'une soixantaine de maisons saccagées par les militaires marocains.” Pour le conférencier, de tels agissements ne sont pas de simples faits à compter sur le dos des soldats marocains, mais ils confirment bien au contraire la responsabilité du gouvernement politique de Rabat. Rafik H.