L'avocat s'est demandé, également, les raisons de la culpabilisation des clients d'El Khalifa Bank. L'intervention de Maître Berghel au profit de quatre grands accusés risquant chacun 20 ans de prison selon le réquisitoire, directeurs d'agences de Khalifa Bank et qui sont Soualmi Hocine (Abattoirs), Kerss (Oran), Aziz Djamel (Harrach) et Guelimi Djamel, responsable au niveau de Khalifa Group, a duré, plus de trois heures. Ces responsables sont tous accusés de création d'association de malfaiteurs, de vol qualifié, escroquerie et abus de confiance. D'emblée, l'avocat dira que ses clients et tous ceux qui sont dans le box des accusés ne sont finalement rien que des victimes alors que les vrais coupables et ceux qui sont réellement derrière cette affaire demeurent ailleurs. L'avocat s'est demandé, également, les raisons de la culpabilisation des clients d'El Khalifa Bank alors que les banques publiques sont depuis toujours concernées par les scandales sans que cela prenne de l'ampleur, comme celui de la défunte banque privée. «C'est faux. Les banques publiques manquent aussi de solvabilité et de crédibilité et ont toujours connu des histoires de détournement et de corruption. Alors pourquoi deux poids deux mesures?» insista-t-il. Pour être plus explicite il dira, en toute franchise, que le problème de Khalifa a commencé lorsque Abdelmoumen avait créé une chaîne de télévision attaquant le pouvoir. «C'est ça l'élément déclencheur de l'affaire Khalifa» dira-t-il. Par ailleurs, il dira que cette affaire ainsi approchée, touche finalement à la crédibilité de notre économie au moment où notre pays appelle et encourage l'investissement, notamment étranger. Il relèvera deux points qu'il qualifia d'anormaux. Le premier est relatif à l'administrateur de la Khalifa Bank, en l'occurrence Djellab qui n'a pas fait l'inventaire concernant la Caisse principale de Chéraga. Le deuxième tourne autour du liquidateur Badsi qui a été désigné selon lui par la Banque d'Algérie alors qu'il «devait être neutre pour ne pas influer sur l'opération de liquidation.». Evoquant ses clients, il dira qu'ils travaillaient sous les ordres et les pressions de Abdelmoumen Khalifa, chose qui les a poussés à céder à ses directives parfois agressives. «Au début, ils ont résisté et décliné les ordres. Toutefois, ils ont cédé parce que cela leur a été imposé par la force des choses», rétorqua-t-il avant d'ajouter: «Imaginez, Madame la juge si, aujourd'hui, Abdelmoumen est entre nous et qu'il vous dit que c'est moi qui donnais l'ordre aux directeurs d'agence. Quelle serait votre réaction?» lui lança-t-il en insistant sur le fait que l'ex-président-directeur général du groupe Khalifa s'était même engagé avec la banque d'Algérie pour assainir sa banque et justifier les sorties d'argent sans les pièces comptables et qu'il assumait pleinement ses actes. «Finalement, mes clients ne sont pour rien madame». «Je me demande aussi pourquoi les accusations à l'encontre de mes clients étaient relatives notamment à l'association de malfaiteurs alors qu'ils n'ont jamais constitué une association pour nuire à qui que ce soit. D'ailleurs, certains d'entre eux ne se sont rencontrés pour la première fois que lors de la prise de corps». Il a nié le fait que c'est Aziz Djamel qui avait établi la liste des bénéficiaires de la thalassothérapie de Sidi Fredj et que Soualmi avait pris de l'argent de la Khalifa Bank. Ce dernier dira qu'«il était depuis longtemps aisé et qu'il possédait un compte de 1 million de francs français avant qu'il ne soit à la défunte banque privée». Concernant ses fréquents déplacements à l'étranger, maître Berghel dira qu'il avait l'habitude de le faire depuis longtemps en ayant de la famille en France, notamment. Il demanda à ce que justice soit faite pour retirer les accusations infondées à l'encontre des ses clients. Selon toute probabilité, les délibérations commenceront samedi prochain pour ce procès qui dure depuis deux mois.