Pour le ministre, cette question existait avant la création effective de l'UMA. Accusée régulièrement par Rabat d'être derrière les blocages de la construction maghrébine, l'Algérie rejette dans le fond et la forme cette accusation. Le ministre des Affaires étrangères a affirmé que l'Algérie ne constitue pas un obstacle à la construction de UMA. Au contraire, a-t-il dit, l'Algérie a toujours oeuvré à la concrétisation de ce projet commun aux pays de la région. «L'UMA fait partie des aspirations les plus profondes de l'ALgérie. Elle est un choix stratégique pour nous,» a déclaré M.Bedjaoui, en réitérant que l'Algérie était parmi les pays membres de l'Organisation à avoir ratifié le plus de conventions maghrébines. En guise de réponse à certains observateurs de la scène politique maghrébine qui considèrent que la question du Sahara occidental a retardé la construction de l'UMA, M.Bedjaoui a été on ne peut plus clair: «Je ne pense pas que la question sahraouie est un obstacle pour la concrétisation de l'UMA. Car, cette question existait avant la création effective de l'UMA. Donc, le conflit du Sahara occidental, opposant, depuis 1975, Rabat au Front Polisario n'en est pas la cause» En d'autres termes, M.Bedjaoui a annoncé qu' «on tente de faire accréditer la thèse que c'est le problème du Sahara occidental qui entrave le processus d'édification maghrébine, or nul n'ignore que ce problème existait déjà avant la création de l'UMA en 1989...». Et d'ajouter, à propos de cette question, que l'Algérie est pour une solution conforme à la légalité internationale et au droit à l'autodétermination du peuple sahraoui dans le conflit du Sahara occidental. «J'espère que l'opinion internationale trouvera une solution à cette question dans le cadre de la légalité internationale, et ce conformément au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination que nous soutenons.» Une autre position de principe de l'Algérie, qui intervient au moment où les autorités chérifiennes entament une vaine campagne de promotion de ce fameux projet d'«autonomie» du Sahara occidental, qui s'inscrit en porte-à-faux avec la légalité internationale. A rappeler que l'UMA est en panne depuis 1994, date de son dernier sommet régional. Les cinq partenaires avaient échoué en mai 2005 dans leur tentative de tenir un sommet à Tripoli pour relancer la construction maghrébine. Par ailleurs, s'exprimant sur les rapports Algérie-Union européenne, le chef de la diplomatie algérienne a estimé que le bilan de l'accord d'association, ratifié en septembre 2005 avec la communauté européenne, est satisfaisant. «Le bilan que je peux avancer, concernant les relations avec l'Union européenne, est que tout se passe bien pour le moment. Là, je parle sur le plan commercial, puisque 2000 produits ont bénéficié d'un démantèlement des barrières douanières», a-t-il dit. Interrogé sur «l'embargo» et les mesures discriminatoires imposées par les pays européens pour l'octroi de visa aux Algériens, le ministre algérien a eu cette réponse. «D'abord le visa relève de la souveraineté de chaque Etat. l'Algérie réagit fermement afin de préserver la dignité de ses citoyens. J'avoue, toutefois, que l'opération d'obtention de visa s'est améliorée ces derniers temps. Nous sommes sur la même voie que nos voisins marocains et tunisiens», a-t-il répondu, tout en confirmant que l'Algérie poursuit ses efforts et revendique toujours que soient étudiées les formalités d'obtention de visa aux Algériens avec plus de souplesse.