La manifestation, initiée par Mme Flici, n'a pas eu lieu hier, comme prévu. Les motifs du report n'ont pas été révélés et encore moins la teneur de la plate-forme devant être remise aux députés de l'Assemblée populaire nationale. Les familles des victimes, qui ont répondu à l'appel de Mme Flici, ont doublement été déçues et par le déni du pouvoir et par la présidente à laquelle certaines familles reprochent «le côté obscur de sa démarche cachant des desseins inavoués». Plus direct dans son langage, un sexagénaire parle de «manipulation des familles de victimes de la part de Mme Flici dans le but de récolter des dividendes, comme cela été le cas ces dernières années». Une déclaration qui dénote le manque de crédit accordé par les familles à leur présidente. Les mères des victimes du terrorisme revendiquant un statut ont dénoncé «les attitudes de Mme Flici qui, n'était présente que quelques minutes sur place, pour repartir illico presto», mettant en exergue le manque de considération qu'elle accorde aux intérêts des pauvres mères venues pleurer le sort de leur progéniture décédée. Tous les mots ne sauraient suffire pour décrire la tristesse de ses femmes et ce qu'elles endurent depuis bien des années. «Nous voulons un statut comme l'ont obtenu les repentis dont nos enfants ont été les victimes», ont déclaré unanimement les mères qui se sont senties abandonnées même par la dirigeante de l'organisation qui, selon les propos d'une des victimes, «a quitté les lieux avant même que les femmes ne se regroupent». Désabusées, ces femmes ont déploré la guéguerre entre les différentes associations de familles de victimes. Elles ont fustigé le pouvoir pour avoir permis la création de plusieurs organisations dont elles se considèrent les outils. Pourquoi la présidente, Mme Flici, n'a pas révélé la teneur de la plate-forme? Une question qui a été soulevée même par les familles des victimes qui déclarent ouvertement que «cette rétention d'information cache des intentions inavouées et qui nous conduisent à croire fermement que nous sommes manipulées». Le passage en voiture de Mme Tounsi devant les familles de victimes a suscité des réactions qui confirment la thèse de «la guéguerre entre les dirigeants des organisations dont nous sommes doublement victimes».