Le président du Sénat italien, Franco Marini, vient de jeter un pavé dans la mare: le processus de Barcelone a essuyé un échec cinglant. Signé en 1995, ce processus de partenariat euro-méditerranéen n'arrive toujours pas à décoller et à atteindre les objectifs escomptés. «Le processus de Barcelone est une déception. Treize ans après sa signature, il peine toujours à avancer», regrette le président du Sénat italien. Intervenant, hier, lors d'une conférence animée, en marge de sa visite de deux jours en Algérie, M.Franco Marini a indiqué que cette situation délicate dans laquelle se débat le fameux processus de Barcelone, «est due, principalement, au manque de suivi observé de part et d'autre, des pays des deux rives du Bassin méditerranéen». A en croire le conférencier, aujourd'hui, il ne s'agit pas seulement d'instaurer une stratégie d'échanges basée sur l'élément économique, mais il faut, également, que cela soit suivi par une décision politique visant à promouvoir encore davantage ces échanges. Selon certains observateurs, ce sont les pays de la rive nord qui n'appliquent pas le traité signé en 1995. En ce sens, il faut souligner que les restrictions imposées par les pays européens quant à la circulation des personnes, ont fait que le dialogue euro-méditerranéen connaisse un échec lamentable. C'est justement cet échec qui a accentué la progression exponentielle de l'immigration clandestine. Un phénomène qui prend, ces dernières années, des proportions alarmantes. Evoquant ce sujet, que d'aucuns qualifient d'une brûlante actualité, le président du Sénat italien a indiqué que son gouvernement est en train de préparer des lois draconiennes contre les Italiens qui exploitent les candidats à l'immigration. Ces lois qui ne feront que restreindre la liberté de circulation des personnes, n'auront pour effet que d'accentuer le fléau de l'immigration clandestine. Il faut rappeler, dans ce cadre, que l'Italie ne fait que suivre l'exemple de la France. Ce pays a, d'ailleurs, procédé, il y a de cela une année, à l'élaboration d'une batterie de lois drastiques contre toute personne employant ou hébergeant des immigrés vivant clandestinement sur le territoire français. Toutefois, le président du Sénat italien a fait remarquer que les lois qui seront mises prochainement en application par le gouvernement de son pays, seront suivies par d'autres mesures visant à promouvoir les échanges aussi bien économiques, commerciaux que culturels entre les pays de la rive nord et ceux de la rive sud de la Méditerranée. Néanmoins «ces mesures devront être chapeautées par une vraie politique basée sur le dialogue et l'échange des expériences». Il a annoncé, à cet effet, qu'au mois de juin prochain, une délégation de l'association des industriels italienne se déplacera en Algérie. Cette visite tend, à en croire le président du Sénat italien, à échanger l'expérience avec leurs homologues algériens. Franco Marini a souhaité, en outre, qu'il y ait un échange entre les universités italiennes et algériennes. «C'est de cette façon qu'on peut contrecarrer le phénomène de l'immigration clandestine», souligne le président du Sénat italien.