Le président des ateliers, Rabah Hamitouche, a déclaré, hier, que la rencontre entre les dialoguistes et le Président de la République aura lieu dans moins de dix jours. Selon cette deuxième figure des dialoguistes - la première étant le porte-parole Salim Allilouche - depuis quelques jours une série de contacts a été effectuée entre les deux parties. Il dira que ce sont les membres des citoyens libres qui ont demandé à la présidence du temps avant que le tête-à-tête Bouteflika-ârchs ait lieu. Deux objectifs doivent être atteints, souligne M.Hamitouche. Il s'agit d'abord de préparer «cette rencontre historique comme il se doit» afin qu'elle soit une réussite aussi bien par rapport au mouvement citoyen qu'à l'Algérie tout entière. Le deuxième but pour les dialoguistes, mais également pour la présidence, est la participation des délégués de la Cadc, de la CICB, du Comité populaire de Béjaïa et de la coordination de Bouira à la rencontre avec le Président de la République. Le président des ateliers a reconnu hier que la tâche n'est pas facile. Pourtant, dira-t-il, un nombre important de délégués a affiché une nette intention d'y participer. Un seul problème empêche, pour l'instant, la contribution de tout le monde au dialogue : la peur et les intimidations. De son côté, le quotidien En-Nasr, citant des sources proches des ârchs, a écrit dans sa livraison d'hier que des «radicaux», jusque-là opposés à tout dialogue, sont prêts à se joindre à cette rencontre. Celle-ci, à en croire cette source, se déroulerait avant vendredi prochain. Il est à rappeler à ce propos que le ministre de l'Intérieur, M.Yazid Zerhouni, qui s'exprimait à partir d'Oran sur la question liée à la plate-forme d'El-Kseur, notamment au départ de la gendarmerie de la Kabylie, avait affirmé qu'«il n'est pas question de remplacer la gendarmerie. Des gendarmes ont été remplacés et des mesures disciplinaires ont été prises à l'encontre de ceux qui ont commis des dépassements». Le ministre de l'Intérieur a encore précisé, en réponse à une question inhérente aux élections législatives, fixées au 30 mai prochain, que «toute situation qui pose problème à l'ordre public doit être évitée». Concernant ces élections et la situation en Kabylie, M.Yazid Zerhouni dira: «Nous n'excluons personne. La politique de la chaise vide n'a jamais servi ses auteurs.» On se souvient que le même jour une dizaine de personnes a été blessée à Irdjen, près de Tizi Ouzou, lors d'affrontements avec des gendarmes.