L'essor économique ne se fera certainement pas en s'appuyant uniquement sur les IDE. Coup publicitaire pour la «nouvelle stratégie industrielle» de Hamid Temmar. Dans une interview à l'hebdomadaire Jeune Afrique, dans sa dernière édition, le ministre des Participations et de la Promotion des investissements a expliqué que les visées de cette politique consistent à «mettre fin au processus de désindustrialisation». Chose qui a été engendrée, d'après lui, par mode de gestion administrée et les effets de l'ajustement structurel. Cette nouvelle politique industrielle se fonde sur «une connaissance approfondie de l'économie nationale, de son environnement international et, particulièrement, de l'expérience des pays», soutient encore Hamid Temmar. Et d'ajouter que sa stratégie tend à s'investir et sur le marché national et au niveau international. Les atouts sont clairs. Le ministre a fait référence à la technologie, l'innovation, le savoir et le management. Cela ne va pas de soi et suppose que toute la nation s'y prépare: approfondissement des réformes structurelles, mise à niveau des entreprises et de l'administration, concertation de toutes les parties prenantes (secteur public et privé, système bancaire et financier, administration économique et universités). Pour une fois, les responsables algériens ont compris que «la compétitivité des entreprises dépend de plus en plus de leur cadre». C'est-à-dire que la ressource humaine et les agents qui influencent l'activité (système bancaire, administration économique, etc.) constituent bel et bien les piliers principaux de l'essor économique. Par ailleurs, le maillon faible qui est la formation de la ressource humaine continue de fragiliser l'ensemble de la chaîne. L'école publique est carrément en divorce avec le marché du travail, tandis que la question d'ouvrir les université au privé est encore soumise au gré des politiques. L'industrialisation, version Temmar, tend à assurer un investissement à sens horizontal à travers la création des zones d'activité industrielle intégrée (Zaii). Cette stratégie de développement industriel se fera autour de «plusieurs dimensions». Il s'agit, à en croire Hamid Temmar, du «choix des branches porteuses de croissance, de la mise à niveau, du déploiement spatial, du développement des ressources humaines, de l'innovation et du cadre de mise à niveau». Une fois de plus, l'on insiste sur l'importance de la mise à niveau des entreprises publiques et privées. Toutefois, les entreprises algériennes nécessitent tout d'abord une action de redressement avant de passer à la mise à niveau. Et ce, afin d'éliminer les causes essentielles des déficits. Le secteur automobile est «prioritaire dans la stratégie industrielle», précise le ministre, soulignant que ce même secteur «bénéficiera d'encouragements à définir en plus de ceux qui sont prévus par le code des investissements ou le régime des conventions». Ainsi, le ministre devra savoir qu'une réflexion est en cours pour déterminer s'il s'agit d'encourager une industrie automobile de montage ou s'il faut développer une capacité d'équipements grâce à une mise en réseau avec des grands constructeurs. La tournée européenne de Hamid Temmar «a permis de toucher, jusqu'à présent, les milieux d'affaires en France, en Italie, en Chine et en Corée du Sud», explique l'interviewé de Jeune Afrique. Cette action d'information, a-t-il ajouté, vise à élucider le nouveau cadre juridique relatif au secteur public, le potentiel industriel des entreprises publiques économiques (EPE) ouvertes à la privatisation et au partenariat.