Une fois de plus, la crise identitaire demeure le cheval de bataille du candidat de l'UMP. Doucement, mais sûrement. Le candidat de l'UMP, Nicolas Sarkozy, a dévoilé, hier matin, son programme présidentiel. Lors d'une conférence de presse tenue à Montparnasse, le ministre sortant, a regretté l'absence de quelques propositions de son programme officiel diffusé jeudi dernier. «J'ai voulu vous réunir aujourd'hui pour vous présenter mon projet présidentiel et pour lever certains malentendus qui ont accompagné la publication, la semaine dernière, du court document de 16 pages intitulé ´´Mon projet´´», a déclaré, d'emblée, l'orateur. Dans ce sillage, il a confirmé de réduire «les prélèvements obligatoires de quatre points en dix ans pour atteindre la moyenne européenne». Sarkozy s'est «juré» de tout faire pour «réduire» le taux d'impôt. Dans son nouveau programme, le candidat de l'UMP a assuré que la France vit une crise multidimensionnelle. «La France traverse une triple crise: une crise politique, celle de l'impuissance publique; une crise économique et sociale, celle du travail; une crise d'identité, celle de ses valeurs.» Pour le premier point, le prétendant à l'Elysée, estime que les problèmes socio-économiques (chômage, pauvreté, crise du logement, et la baisse du pouvoir d'achat), sont le résultat d'une «crise de l'action politique». «Mon projet est de mettre fin au renoncement, à la résignation et à la fatalité». Le travail figure au coeur du projet présidentiel de Sarkozy. En ce sens, le conférencier a affirmé que la dette, le déficit budgétaire, la pauvreté sont à l'origine du manque de travail en France. «La France est devenue le pays qui travaille le moins en Europe. C'est l'origine de son décrochage économique...», a-t-il expliqué. Dans son projet, Sarkozy aspire à réhabiliter le travail pour atteindre le plein emploi et de baisser, par ricochet, le taux de chômage à moins de 5%. Sarkozy a avoué que la crise identitaire est l'un des principaux points dont souffre la France. «La France veut être généreuse et fraternelle, mais elle en a assez qu'on gaspille, qu'on abuse et qu'on fraude la protection sociale. La France veut être ouverte, mais elle veut qu'on respecte son identité, son histoire, ses principes et ses équilibres sociaux», a-t-il expliqué encore. Et d'ajouter: «La France veut être un pays de liberté, mais elle ne pense pas que la délinquance soit une liberté. La France veut être un pays moderne, mais elle ne pense pas que l'autorité, le respect, l'engagement, la famille sont des valeurs archaïques.» Aux yeux de Sarkozy, en procédant de la sorte, c'est la meilleure manière de remettre ces valeurs au coeur de la société et de la vie politique françaises. Enfin, Nicolas Sarkozy a souligné, modestement, que son projet présidentiel ne peut pas et ne doit pas être un catalogue de mesures. Mais il a tenu à assumer l'intégralité des propositions qu'il a formulées depuis le début de l'année. Par ailleurs, François Hollande, du côté des socialistes, a animé, à son tour, une conférence de presse, hier matin, au siège du parti, dans laquelle il a fustigé le candidat de l'UMP et son «nouveau» programme présidentiel. A ce titre, il a qualifié le programme de Sarkozy de quadruple échec. «Les résultats affichés par l'ancien ministre expliquent bien l'échec de l'économie nationale», a commenté M.Hollande. Afin de justifier ce point de vue, ce dernier a avancé comme arguments: le taux de chômage qui avoisine les 9%, soit une baisse de 0,8%, l'endettement de la France, l'augmentation des impôts et enfin l'échec de la politique en matière de commerce international. A souligner qu'à trois semaines du premier tour, le 22 avril, la campagne électorale a atteint sa vitesse de croisière et où tout est permis et la fin justifiant les moyens.