Une sous-commission chargée de la coopération dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et le blanchiment d'argent entre l'Algérie et l'Europe sera créée. Sa mise en place aura lieu le 24 avril en cours, à l'occasion de la réunion du Conseil d'association algéro- Union européenne à Luxembourg. La décision a fait l'objet de concertations entre les deux partenaires qui se sont réunis à deux reprises de manière officieuse. C'est ce qu'a affirmé, hier, M.Wolsgang Plasa, ambassadeur de la Commission européenne à Alger au forum du quotidien El Moudjahid. «Nous sentons de part et d'autre la nécessité pressante de renforcer nos relations dans des domaines aussi importants que ceux ayant trait au terrorisme et au blanchiment d'argent». Deux phénomènes très liés, selon les experts en la matière. Wolsgang qui occupe ce poste depuis trois mois, n'a pas voulu développer la nature de ce partenariat ni les actions concrètes qui seront menées à moyen et à long terme, soulignant qu'il «n'est pas habilité à communiquer ces informations». L'immigration clandestine sera également abordée à Luxembourg. W.Wolsgang soutient que l'Europe n'a pas l'intention de se fermer. Mais que ce continent «n'a pas une capacité d'absorption illimitée». Il continue que l'Europe s' échine à mettre en place une politique d'immigration sélective. L'ambassadeur ne cache pas cette réalité qui ne peut, selon son développement, qu'arranger l'ensemble des pays de la rive méditerranéenne. «Il est dans notre intérêt de régulariser la circulation des personnes dans la région.» Ce point fera l'objet de discussions sérieuses le 24 avril. L'Algérie, par la voix de son chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, a soutenu dimanche qu «('elle) n'était pas prête à jouer le rôle du policier au profit de l'Europe» et qu'aucun sujet ayant un lien avec le terrorisme n'y sera abordé. Dans un autre chapitre, M.Wolsgang a marqué un revirement de taille dans la position de l'Europe sur le projet de l'Opep du gaz. Apostrophé sur les craintes formulées par les pays européens, il affirme qu'«il ne faut pas imaginer que l'Europe a peur d'une éventuelle entente entre les producteurs de gaz». La nouvelle entité si elle venait à voir le jour «n'aura aucun changement» sur le coût de cette ressource, sachant «que le prix du gaz est indexé sur celui du pétrole». Mieux encore, Wolsgang encourage cette initiative et estime qu«'il sera, si l'Opep du gaz est créée le 9 avril, plus facile pour les producteurs et les consommateurs de se concerter au lieu de procéder par des négociations bilatérales». Quelques jours auparavant, précisément le 22 mars, le commissaire européen à l'Energie, M.Andris Piebalgs, a exprimé une position totalement contradictoire. Il s'est déclaré à Lisbonne, défavorable à la création d'une organisation d'exportateurs de gaz naturel. Concernant le secteur énergétique toujours, Wolsgang est revenu sur le souhait de Sonatrach de bénéficier en termes de distribution de gaz sur le marché européen des mêmes traitements que les compagnies étrangères qui activent en Algérie. Il s'est dit surpris de «voir que les critiques se basent souvent sur une information partielle». Il appelle dans ce chapitre que l'Europe a beaucoup investi en Algérie pour faire parvenir le gaz dans les robinets «de nos concitoyens». Autrement dit, Sonatrach devrait faire de même en Europe si elle souhaitait bénéficier de la «réciprocité». Wolsgang rappelle, aux Algériens, l'immense chance, qu'ils ont «d'avoir à côté d'eux un marché riche qui a la possibilité de payer».